Bouaké, 31 juillet 2025 (crocinfos.net) –Sur les artères principales, dans les ruelles animées, on ressent une mobilisation générale. Tous concourent à faire de cette fête un moment inoubliable.

Une ville en pleine transformation

Dès le petit matin, l’œil se porte sur les grandes avenues de Bouaké. Les façades fraîchement restaurées s’illuminent sous le soleil éclatant, les trottoirs sont nettoyés dans un ballet minutieux orchestré par les agents municipaux et les bénévoles, à leur tête, le premier magistrat de la commune, le Maire Amadou Koné. Les lampadaires rutilent, les panneaux tricolores plantés fièrement aux carrefours annoncent la fête. L’air embaume un subtil mélange de poussière mouillée, d’essence de peinture fraîche et de fleurs fraîchement coupées par endroit, disposées pour embellir l’environnement. Les passants échangent des mots d’encouragements, une atmosphère de fierté patriotique flotte dans l’air.

Une vigilance renforcée des forces de défense et de sécurité

Là où l’on entend à peine le murmure d’un moteur, on sent la présence discrète mais constante des forces de défense et de sécurité. Uniformes impeccables, gestes méthodiques, la police, la gendarmerie et l'armée veillent au grain. Chaque coin de rue est minutieusement inspecté ; les contrôles d’accès se multiplient aux points stratégiques. La ville est littéralement « bouclée » : perches de surveillance, véhicules tout-terrain, patrouilles à pied, rien n’est laissé au hasard. « Je suis fière de nos forces de l'ordre. Quand je vois leur mobilisation, je n'ai aucune inquiétude par rapport à la sécurité. Ils doit encore renforcer les patrouilles pour mettre hors d'état de nuire ceux qui attendent pareille occasion pour accomplir leur sales besogne », confie Adama Koné , commerçant.

À travers les discussions feutrées entre agents, on comprend l’enjeu : garantir une fête paisible et sécurisée, où chaque citoyen, visiteur ou organisateur puisse célébrer en toute sérénité. Les habitants apprécient l’effort, conscients qu’une telle mobilisation est signe de sérieux et de professionnalisme.

Hôtellerie pleine à craquer

Du côté des hôtels, il est presque impossible de décrocher une chambre à ce stade. Les premiers arrivés ont réservé des semaines à l’avance, les retardataires déchantent. Dans les halls climatisés des grands établissements, les clients foulent des moquettes immaculées, s’entassent autour d’un café, échangeant sur l’importance de cet événement. Les agents d’accueil, survoltés, s’activent malgré la surcharge. Les établissements plus petits ou situés dans les communes périphériques voient leur popularité croître à mesure que l’affluence déborde des centres urbains. « Nous sommes content parce que c'est une occasion pour nous de faire de bonnes affaires. Bouaké est remplie, et les gens sont obligés maintenant de venir dans les localités environnantes. Ici à Brobo, nous avons l'assurance que nous ferons le plein de nos hôtels. C'est aussi ça l'indépendance », explique Arsène Kouassi, tout souriant. On sent la dynamique économique à l’œuvre, où chaque chambre occupée, chaque repas servi est une victoire partagée.

Gastronomie et saveurs

Les restaurants du centre-ville et des quartiers environnants rivalisent d’originalité. Ils s’apprêtent, ils mobilisent leurs ressources pour attendre les convives. Les senteurs du foutou, du kedjenou et autres spécialités africaines embaument déjà quelques restaurants qui accueillent les premiers venus depuis quelques jours. « De nouveaux menus seront lancés à cette occasion. Ici c'est des spécialités ivoirienne, européenne et asiatique. On y goûte des mets rares, revisités avec soin. Nous avons des boissons locales et des cocktails aux saveurs inattendues », a indiqué Obin Sinaly, gestionnaire d'un espace gastronomique au quartier Kennedy

Bouaké, un carrefour d’espoir et de fierté

En observant Bouaké à quelques jours de son grand rendez-vous national, on mesure l’extraordinaire mobilisation qui transcende toutes les couches sociales. La ville reprend vie, convoque son passé et son avenir. Ici, chaque regard, chaque sourire, chaque battement de cœur résonnent au rythme d’une nation fière d’elle-même et tournée vers l’avenir.

Le 7 août 2025, Bouaké ne sera pas seulement une ville hôte. Elle sera le symbole vivant du renouveau ivoirien, un carrefour où tradition et modernité, festivité et rigueur se conjuguent pour célébrer ensemble la liberté, la paix et l’espérance.

François M'BRA II, Correspondant Région de Gbêkê