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C R O C I N F O S

[Le député Soumaïla Bredoumy en garde à vue] Les chefs d'accusation et les enjeux juridiques

[Le député Soumaïla Bredoumy en garde à vue] Les chefs d'accusation et les enjeux juridiques

Soumaïla Bredoumy, député de la Nation et porte-parole du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI)

Depuis le 26 novembre 2025, Soumaïla Bredoumy, député ivoirien et porte-parole du PDCI, est en garde à vue, accusé de graves infractions. Son avocat conteste la légalité de cette procédure en raison de son immunité parlementaire.

Abidjan (Côte d’Ivoire), le 26 novembre 2025 (crocinfos)---Depuis le 26 novembre 2025, Soumaïla Bredoumy, député de la Nation et porte-parole du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), est placé en garde à vue à la Préfecture de Police d'Abidjan, après son retour au pays le 23 novembre 2025, suite à une longue absence à l’étranger. Candidat aux élections législatives du 27 décembre 2025, Bredoumy fait face à onze chefs d'accusation graves, dont des actes terroristes, l’incitation à la haine, et des atteintes à l’ordre public.

Selon son avocat, Me Blessy Jean-Chrysostome, Soumaïla Bredoumy est accusé de :

Actes terroristes,
Appel à l’insurrection, à la haine et à la xénophobie,
Vols,
Incendie volontaire de biens publics et privés,
Incitation aux meurtres,
Complot contre l’autorité de l’État,
Atteintes à la sûreté de l’État,
Atteintes à l’ordre public,
Incitation à la révolte populaire,
Inobservation d’une décision de justice ou administrative,
Dénonciations calomnieuses.

Ces accusations, qui couvrent une large gamme de délits, vont des infractions liées à la sécurité de l’État à celles portant atteinte à l’ordre public et aux principes de justice.

Me Blessy a immédiatement contesté la légalité de cette garde à vue, invoquant l’immunité parlementaire dont bénéficie son client en sa qualité de député. Selon la Constitution ivoirienne, un député ne peut être arrêté ou détenu sans que son immunité parlementaire ne soit levée, sauf en cas de flagrant délit. En l’occurrence, Me Blessy souligne que la situation actuelle ne relève pas d’un flagrant délit, ce qui, selon lui, rend la garde à vue de son client illégale.

L’avocat a proposé une solution alternative respectueuse de la procédure parlementaire : permettre à son client de regagner son domicile et de répondre à toute convocation judiciaire, à condition que l’Assemblée nationale procède à la levée de son immunité. Cette proposition a été rejetée par les autorités, ce qui a conduit à ce qu’il qualifie de « forçage de la loi ».

En vertu du code pénal ivoirien, la durée légale de la garde à vue peut aller de 48 à 72 heures, avec possibilité de prorogation si des justifications substantielles sont apportées. Dans ce contexte, la défense de Soumaïla Bredoumy se tient prête à intervenir pour faire respecter les droits de son client et garantir le respect strict de la loi, notamment en ce qui concerne les principes constitutionnels qui protègent les libertés individuelles.

L'avocat a rappelé l'importance du respect du cadre légal dans un État de droit. Selon lui, il est primordial que toute personne, y compris un député, soit jugée dans le strict respect de la loi. « Ce serait apaisant de savoir que l’on est condamné pour des infractions réellement commises, mais dans le respect de la loi », a-t-il déclaré, soulignant que la rigueur juridique est d'autant plus cruciale dans les affaires pénales où la protection des libertés individuelles doit être scrupuleusement assurée.


Les implications politiques et sociales

L'affaire Soumaïla Bredoumy soulève des questions plus larges concernant le respect des droits des parlementaires, la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice. Selon certains membres du PDCI, les accusations portées contre leur porte-parole sont liées à des déclarations publiques faites par Bredoumy avant son départ à l’étranger, ainsi qu’à son rôle dans la gestion de la crise interne au sein de son parti. Cette situation soulève également des interrogations sur l’utilisation de l’immunité parlementaire à des fins politiques.

La question de la levée de l’immunité parlementaire de Soumaïla Bredoumy et de la légalité de sa garde à vue met en lumière les défis du système juridique ivoirien face à la protection des droits des parlementaires et au respect des procédures. Alors que l’affaire continue de se développer, il est impératif que toutes les parties respectent les principes constitutionnels garantissant l’équilibre entre l’application de la loi et la préservation des droits individuels.


Bienvenue R.K.