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C R O C I N F O S

[Présidentielle 2025] Tidjane Thiam exhorte la communauté internationale à agir pour un scrutin crédible

[Présidentielle 2025] Tidjane Thiam exhorte la communauté internationale à agir pour un scrutin crédible

Tidjane Thiam.

À un mois de la présidentielle ivoirienne, l’International Republican Institute alerte sur de graves irrégularités électorales, tandis que le candidat du PDCI Tidjane Thiam dénonce un processus biaisé et appelle la communauté internationale à une pression accrue.

Abidjan, 27 septembre 2025 (crocinfos.net) – L’International Republican Institute (IRI), organisation américaine de promotion de la démocratie, a publié le 26 septembre sur son site officiel (www.iri.org) un rapport critique sur la préparation de l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2025. Le document dénonce l’exclusion de plusieurs figures majeures de l’opposition, pointe des « points critiques » du processus électoral et appelle à la libération immédiate des prisonniers politiques.

Selon l’IRI, l’absence d’une liste électorale révisée en 2025, la détention de membres de l’opposition, l’exclusion de candidats de premier plan et des lacunes persistantes dans le registre électoral constituent des menaces sérieuses pour la crédibilité du scrutin. « Si ces points ne sont pas résolus, ils sont susceptibles d’entraver la crédibilité de l’élection », avertit le rapport.

Réagissant à Abidjan, Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et candidat à la magistrature suprême, a salué « le courage et l’intégrité » de l’institut américain. De retour des États-Unis, il a affirmé que « l’Amérique, l’Europe et les leaders africains soutiennent fermement les Ivoiriens dans leur exigence d’élections libres, équitables et inclusives ».

Pour M. Thiam, les conclusions de l’IRI confirment « en tout point » les critiques formulées depuis des années par l’opposition. Il a accusé le gouvernement du président Alassane Ouattara de « manipulation délibérée » du processus électoral pour conserver le pouvoir. « Cette fois, les mêmes reproches sont adressés par un acteur international respecté dont l’impartialité ne peut être mise en doute », a-t-il souligné.

Le dirigeant du PDCI a dénoncé l’absence de révision de la Liste électorale (RLE) en 2025, pourtant exigée par la loi, alors que de telles révisions avaient été organisées avant les scrutins de 2015 et 2020. Il a également fustigé le non-versement, à ce jour, de la subvention publique annuelle due à son parti et au PPA-CI, y voyant « un effort évident d’étrangler financièrement l’opposition en année électorale ».

Ces pratiques, selon lui, illustrent « le cynisme et l’hypocrisie » d’un régime qui « dit une chose et en fait une autre », compromettant l’État de droit et la démocratie. « Préconiser la poursuite sans changement d’un processus décrit comme irrémédiablement compromis reviendrait à cautionner une mascarade électorale », a-t-il averti.

M. Thiam a rappelé qu’aucune alternance démocratique pacifique n’a eu lieu par les urnes dans l’histoire du pays, estimant que le pouvoir en place « musèle et emprisonne l’opposition, politise les institutions et prive des millions d’Ivoiriens de leur droit fondamental à choisir librement leurs dirigeants ». Il a mis en garde contre « une menace sérieuse pour la stabilité nationale et régionale, risquant de plonger l’Afrique de l’Ouest dans un cycle de conflits alimentés par l’injustice politique ».

Le candidat du PDCI a lancé un appel pressant à la communauté internationale. Il a exhorté la Maison Blanche, l’Union européenne, l’Union africaine, la CEDEAO et les Nations unies à exercer « une pression immédiate et ferme » sur le gouvernement ivoirien afin d’obtenir « une élection démocratique réelle et inclusive ».

« L’avenir de la Côte d’Ivoire, et avec lui la promesse d’une Afrique démocratique et prospère, repose sur notre engagement collectif à protéger la voix du peuple contre l’oppression », a-t-il conclu.

Ce rapport de l’IRI, publié à un mois du scrutin, accentue la pression sur le pouvoir ivoirien, alors que l’opposition dénonce un verrouillage du processus électoral et réclame des réformes urgentes pour garantir un vote crédible et apaisé.


Athanase Kangah