Zouan-Hounien (Côte d’Ivoire), 24 sept 2025 (crocinfos.net) – À Sododa, un ensemble de trois villages du département de Zouan-Hounien, une petite entreprise locale s’impose progressivement comme un acteur majeur de l’insertion socio-professionnelle des jeunes. Créée il y a six ans et formalisée en 2022, DTM Diagnostic Mining multiplie les initiatives pour offrir une « école de la deuxième chance » aux jeunes déscolarisés ou en fin de formation.

Selon son gestionnaire, Georges Sonyabokoua, rencontré le 23 septembre à Sododa, la société ambitionne de se diversifier vers le transport, le bâtiment, les travaux publics et l’exploitation minière. « Il faut toujours commencer par quelque chose. Nous avons choisi l’agriculture et l’élevage, et les résultats sont encourageants », souligne-t-il.

Dans ses installations, l’entreprise élève des volailles pour la production d’œufs et de viande, pratique la porciculture et gère un cheptel d’environ 300 lapins. « La demande est si forte que nous peinons à la satisfaire. Nous avons même conclu une collaboration avec une société exploitant la mine d’or d’Ity pour fournir de la protéine animale », précise M. Sonyabokoua.

Au-delà de la production, DTM fait de la formation des jeunes une priorité. « Nous offrons aux déscolarisés et à ceux qui souhaitent s’installer à leur compte une formation pratique en élevage. Ils peuvent ainsi créer leur propre activité et, à terme, devenir de véritables entrepreneurs », explique le gestionnaire. Cette démarche répond à l’urgence de lutter contre le chômage dans une région où les opportunités restent limitées.

L’entreprise espère toutefois bénéficier d’un appui plus structuré des pouvoirs publics. « L’État pourrait nous envoyer des experts pour nous initier à des méthodes innovantes et nous aider à accroître la productivité. Avec l’ouverture prochaine d’une école d’agriculture à Zouan-Hounien, nous pourrions aussi accueillir les étudiants en stage pratique. Nous sommes un relais de l’action publique pour l’emploi des jeunes », insiste M. Sonyabokoua.

DTM sollicite également un meilleur accès au crédit bancaire pour financer ses projets d’expansion. « Le secteur de l’élevage est pourvoyeur d’emplois et la demande en protéines animales reste élevée. Un soutien financier nous permettrait de développer nos capacités et de créer encore plus d’emplois », plaide-t-il.

Le sigle DTM renvoie à Doumun Toualou Martial, natif du département et principal promoteur de l’entreprise, aujourd’hui établi à l’étranger. Son ambition : transformer cette PME en un véritable groupe capable de dynamiser l’économie locale et d’employer massivement les jeunes du département.

Par son engagement, DTM Diagnostic Mining illustre comment une initiative privée, née d’une volonté individuelle, peut devenir un levier essentiel de développement rural et de lutte contre le chômage dans l’ouest ivoirien.

Sosthène Guéi, à Man