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C R O C I N F O S

[Présidentielle 2025] Le gouvernement ivoirien défend le respect du droit de manifester

[Présidentielle 2025] Le gouvernement ivoirien défend le respect du droit de manifester

Jean Sansan Kambilé, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme.

Face aux critiques d’Amnesty International, le gouvernement ivoirien défend la légalité de ses mesures encadrant les manifestations politiques, invoquant la sécurité nationale et la préservation de l’ordre public à l’approche du scrutin présidentiel.

Abidjan, 17 octobre 2025 (crocinfos)— Le gouvernement ivoirien a réagi, jeudi, aux critiques formulées par l’ONG Amnesty International concernant les récentes manifestations de l’opposition, en rappelant que le droit de réunion et de manifestation pacifique reste garanti par la Constitution, mais soumis à des restrictions légales encadrant la sécurité et l’ordre public.

Dans un communiqué signé par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Jean Sansan Kambilé, l’exécutif affirme que les mesures prises ces derniers jours, notamment l’interdiction de manifester dans le département d’Abidjan, « sont conformes aux dispositions légales » et visent à préserver la sûreté publique.

Le gouvernement explique que cette interdiction, édictée par l’arrêté préfectoral n°093/PA/CAB du 10 octobre 2025, portait sur la journée du 11 octobre, date choisie par plusieurs partis de l’opposition pour organiser des marches de protestation contre la candidature du président sortant. Selon le communiqué, « la participation à une manifestation interdite constitue un comportement prohibé par la loi pénale », en référence aux articles 197 et 200 du Code pénal.

Tout en reconnaissant le caractère fondamental du droit de manifester, l’exécutif insiste sur le fait que celui-ci « ne peut s’exercer qu’en conformité avec les lois et dans le respect de la sécurité nationale, de la moralité publique et des libertés d’autrui ». Le gouvernement soutient par ailleurs que les événements observés depuis le 11 octobre « se sont éloignés du cadre pacifique » et ont pris « un caractère subversif », estimant que ces actions visaient à perturber la préparation du scrutin présidentiel du 25 octobre.

« Les enquêtes ouvertes jusqu’à ce jour démontrent que ces manifestations ont été marquées par des violences et des dégradations incompatibles avec les exigences de la loi », précise le communiqué.

L’exécutif rappelle qu’en cas de désaccord, les organisateurs de manifestations disposent de la possibilité de saisir le Conseil d’État pour contester les décisions administratives d’interdiction. « Le choix de l’insurrection s’accommode mal avec le recours aux voies de droit », souligne le texte, reprochant aux partis concernés de n’avoir entrepris aucune démarche légale pour contester l’arrêté préfectoral.

Répondant directement à Amnesty International, le gouvernement réfute toute idée d’interdiction générale du droit de manifester sur le territoire national. « Aucun acte réglementaire ne se prête à une telle interprétation », assure le communiqué, ajoutant que les restrictions décidées sont « limitées dans le temps et justifiées par des impératifs précis de sécurité publique ».

Le ministère de la Justice précise également que les personnes interpellées lors des récentes manifestations ont eu la possibilité d’être assistées par un avocat, conformément aux garanties offertes par le droit ivoirien et les engagements internationaux du pays.

Réaffirmant son « attachement au plein exercice des libertés publiques », le gouvernement dit maintenir son engagement en faveur du respect des droits humains, tout en insistant sur la nécessité pour les citoyens et les formations politiques « de se conformer strictement aux lois de la République ».

« L’État de Côte d’Ivoire demeure profondément attaché à la liberté de réunion et de manifestation pacifiques, mais rejette toute instrumentalisation de ces droits à des fins de déstabilisation », conclut le communiqué signé par le garde des Sceaux, Jean Sansan Kambilé.


Athanase Kangah