L’officier Jean Claude
Un nouveau drame frappe les rangs des agents suspendus dans l’affaire des diplômes présumés non authentifiés, révélant l’ampleur humaine d’une crise administrative qui laisse des fonctionnaires dans la détresse et l’abandon.
Abidjan, Côte d’Ivoire, 15 avril 2025 (crocinfos.net)---Après l’affaire bouleversante de l’officier Anastasie, le destin tragique de l’officier Jean Claude, suspendu et privé de tout revenu depuis plus d’un an, vient alourdir un climat déjà pesant. En proie à une profonde détresse psychologique et souffrant d’une maladie nécessitant des soins adaptés, il a dû regagner sa région natale, faute de moyens, dans l’espoir de se soigner par la médecine traditionnelle. En vain. Son état s’est dégradé inexorablement. Privé de dignité, il peinait à se reconstruire, d’autant que son identité et son numéro matricule avaient été exposés publiquement sur les réseaux sociaux, à la suite des déclarations du directeur général des Douanes ivoiriennes, Da Pierre en mai 2024.Le 22 mars 2025, un scénario similaire s’est reproduit. Pourtant, la justice n’a toujours pas tranché l’affaire. La fonction publique, de son côté, s’apprête à rendre publics les résultats de ses enquêtes internes, comme cela fut le cas pour la promotion 2021, dont 23 contrôleurs ont été officiellement blanchis. D’autres agents, administrateurs ou inspecteurs, initialement ignorés, ont récemment été rattrapés par les contrôles.
La gestion de ce dossier semble inégalitaire. Pendant que certains agents sont traduits en justice, d'autres bénéficient d’une protection discrète.
Mais un fait demeure : des dizaines de fonctionnaires gravement malades attendent, dans le silence, la levée de leur suspension afin de financer leurs soins. Certains souffrent d’insuffisance rénale, d’autres de traumatismes crâniens sévères. L’affaire des faux diplômes en douane est entachée d’incohérences flagrantes.
Selon des sources proches du dossier, les résultats des vérifications ont été transmis au Directeur Général des Douanes depuis le 18 octobre 2024. Pourtant, la réintégration des agents blanchis tarde. Certains voient même leur nom circuler sur les réseaux sociaux, livrés à la vindicte populaire, dans l’impunité générale.
La gestion de ce dossier semble inégalitaire. Pendant que certains agents sont traduits en justice, d'autres bénéficient d’une protection discrète. Dans ce contexte d’opacité, des agents brisés, dans leur chair et dans leur dignité, ne réclament aujourd’hui rien d’autre que justice et soins.
Sériba Koné