Tu es revenu dans l'arène politique, tu as ravivé la scène politique. Tu as reconquis et le cœur et l'ardeur et la ferveur de tes militants. Tu leur as lancé des appels "... ils veulent la bagarre, on va se bagarrer. Tenez-vous prêts, le moment venu..." Ancien feu, ça prend très vite : les militants n'ont pas attendu, ils ont pris les rues pour manifester leur impatience de te revoir au plus vite au pouvoir : "On va installer Gbagbo." Les régions acquises à ta cause se sont fait entendre en octobre : ils ont battu le pavé, ils ont abattu des arbres, certains ont été arrêtés et jetés en prison. Contre toute attente, la veille de la présidentielle, tu annonces que tu te retires de la vie politique. Certaines gens ont trouvé que le moment n'était pas bien indiqué car tu abandonnais par cette décision tes militants en pleine rue.

Dès l'instant où tu as ravivé le militantisme dans les régions dites bastions de ton parti, pourquoi ne pas permettre aux militants très excités et très dévoués de reconquérir les postes de députés que tu as perdus pendant ton absence ?

Tu n'avais certainement pas informé les responsables de ton parti de ton désir, sinon, certains auraient eu le courage ou la sagesse de t'en dissuader. On peut se retirer de la politique sans l'annoncer publiquement.

Sans députés au parlement, sans élus locaux (maires, conseillers régionaux) pendant 5 ans, vous tuez l'un des principaux partis et affaiblissez lourdement l'opposition ivoirienne.

Dès l'instant où tu as ravivé le militantisme dans les régions dites bastions de ton parti, pourquoi ne pas permettre aux militants très excités et très dévoués de reconquérir les postes de députés que tu as perdus pendant ton absence ? Et puis, comme tu savais que tu allais te retirer de la vie politique ou faire de la politique dans une autre posture, pourquoi ne pas soutenir le candidat par "précautions" ?

Vous quittez la politique et avec votre parti. Avec cette décision de ne pas conserver vos postes actuels, de ne pas tenter de reprendre ceux perdus pendant que vous avez réussi en un temps record à remobiliser vos militants, sans le savoir, vous tuez le Ppa-ci. Sans députés au parlement, sans élus locaux (maires, conseillers régionaux) pendant 5 ans, vous tuez l'un des principaux partis et affaiblissez lourdement l'opposition ivoirienne.

Par Pascal Kouassi