M. Don Mello propose des candidatures alternatives à Laurent Gbagbo
Ahoua Don Mello, vice-président du PPA-CI, suggère à Laurent Gbagbo d’autoriser d’autres candidatures en 2025. Une proposition jugée stratégique mais perçue comme une trahison par certains proches de l’ex-président ivoirien.
Abidjan, 13 juillet 2025 (crocinfos.net) – Dans un contexte politique ivoirien déjà marqué par de fortes tensions à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025, la récente proposition d’Ahoua Don Mello, vice-président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a fait l’effet d’une onde de choc au sein du parti fondé par Laurent Gbagbo.
Dans un message adressé à l’ancien chef de l’État, Ahoua Don Mello suggère :
« Je propose que tu autorises, en plus de ta candidature, deux ou trois autres Camarades à déposer leurs dossiers de candidature et qu’une Convention extraordinaire puisse choisir le candidat du Parti parmi ceux qui passeront au filtre du Conseil Constitutionnel. Ces candidatures ne sont pas des candidatures de substitution à la tienne mais des candidatures de précaution. »
Cette déclaration, empreinte de prudence politique et d’esprit stratégique, vise à anticiper une éventuelle invalidation de la candidature de Laurent Gbagbo par le Conseil constitutionnel. Toutefois, elle est diversement interprétée parmi les proches du leader historique. Pour certains fidèles, elle sonne comme un acte de défiance, voire une trahison à l’égard de celui qu’ils considèrent comme l’unique boussole du parti.
Pour beaucoup de militants du PPA-CI, Laurent Gbagbo demeure le plan A, B et Z ; proposer une alternative, même en guise de précaution stratégique, relève d’une hérésie.
Ahoua Don Mello, ingénieur de renom et intellectuel engagé dans la promotion du panafricanisme, s’est toujours illustré par ses prises de position courageuses sur les questions de souveraineté africaine et de gouvernance. Pourtant, son audace politique pourrait aujourd’hui lui coûter cher au sein d’une formation où le culte de la personnalité reste profondément ancré.
En effet, dans nombre de partis africains, le fondateur ou le leader charismatique est vénéré tel un dieu vivant. Remettre en cause, même indirectement, son statut de candidat naturel est perçu comme un sacrilège. Pour beaucoup de militants du PPA-CI, Laurent Gbagbo demeure le plan A, B et Z ; proposer une alternative, même en guise de précaution stratégique, relève d’une hérésie.
Dès lors, Ahoua Don Mello s’expose à des critiques virulentes et à une avalanche d’attaques verbales de la part des partisans du « Laurent Gbagbo ou rien ». Ces derniers ne manqueront pas de brandir contre lui l’étiquette infamante de « traître », révélatrice de l’intolérance ambiante à toute idée novatrice jugée contraire à la volonté du leader.
Dès lors, Ahoua Don Mello s’expose à des critiques virulentes et à une avalanche d’attaques verbales de la part des partisans du « Laurent Gbagbo ou rien ». Ces derniers ne manqueront pas de brandir contre lui l’étiquette infamante de « traître. »
Au-delà de la polémique interne, cette prise de position soulève un débat de fond sur la capacité des partis politiques ivoiriens à se doter de mécanismes démocratiques internes, capables d’assurer leur survie institutionnelle au-delà de leurs fondateurs. La lucidité politique d’Ahoua Don Mello sera-t-elle entendue comme un signal de maturité ou sera-t-elle ensevelie sous le poids du culte de la personnalité ? La réponse se dessinera dans les prochaines semaines, à mesure que la bataille pour la candidature présidentielle s’intensifiera au sein du PPA-CI.
Charles Kpan