La paix n'est pas un vain mot
En Côte d’Ivoire, les prières pour la paix abondent, mais les comportements quotidiens racontent une autre histoire. À l’approche de l’élection de 2025, il est urgent d’aligner paroles et actions.
En Côte d’Ivoire, la paix et la cohésion sociale sont des thèmes qui reviennent inlassablement dans les discours religieux, politiques et sociaux. Que ce soit lors des grandes célébrations comme Pâques ou la Tabaski, toutes les confessions prient pour un pays uni, pacifique et harmonieux. Pourtant, à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025, force est de constater que cette belle rhétorique peine à s’inscrire dans nos comportements quotidiens. Entre les bonnes intentions prononcées sous les voûtes des églises et des mosquées, et la réalité souvent marquée par des divisions, des rivalités et un chacun-pour-soi, il y a un décalage qui interpelle chaque citoyen, quelle que soit sa classe sociale. Alors, comment passer du discours à l’action ?
La paix, on la fredonne… mais on l'oublie vite
On est tous d’accord : la paix, c’est beau. La cohésion sociale, c’est la base. Le vivre ensemble, c’est la recette miracle pour que notre Côte d’Ivoire continue de briller. Pendant Pâques 2025, on a prié pour ça. Ce 6 juin, lors de la Tabaski, on a encore levé les mains vers le ciel pour implorer la paix à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre prochain.
Bref, on est champions du discours pieux et des belles intentions
Mais voilà le hic : une fois la célébration terminée, on range nos bonnes résolutions au placard. Sur le terrain, c’est une autre histoire. On se bat pour son intérêt, sa famille, sa communauté, parfois même en oubliant que nous partageons tous un même héritage : la Côte d’Ivoire.
Le grand décalage entre paroles et actes
Imaginez un instant : vous êtes à la messe, au prêche ou à la grande prière, et tout le monde chante à l’unisson « paix et amour ». Puis, le lendemain, dans la rue, au marché, au boulot, c’est la guerre des clans, le chacun pour soi, et parfois même la guerre des klaxons. On dirait que la paix est une tenue de gala qu’on enfile seulement pour les grandes occasions, mais qu’on abandonne dès qu’on rentre chez soi.
On se dispute pour une place de parking, on s’insulte au volant, on fait la queue comme si c’était une compétition olympique, on oublie que derrière chaque visage, il y a un frère, une sœur, un voisin. Et tout ça, mes chers compatriotes, c’est le grand décalage entre ce qu’on prêche et ce qu’on vit.
La paix commence par moi, par toi, par nous
Alors, que faire ? Faut-il arrêter de prier pour la paix ? Non, bien sûr que non ! Mais il faut surtout que ces prières se traduisent en actes. La paix, ce n’est pas seulement un mot qu’on répète à la radio ou à la télé, c’est un comportement, un choix quotidien.
La prochaine fois que nous sommes dans une file d’attente, au lieu de râler, sourions. Quand quelqu’un nous coupe la route, respirons profondément et disons-nous que ce n’est pas une guerre. Quand nous voyons un voisin en difficulté, tendons-lui la main, pas le poing. Et surtout, arrêtons de penser que la paix est l’affaire des autres, car elle commence par chacun de nous.
Un appel à tous, du plus humble au plus puissant
Que vous soyez commerçant, fonctionnaire, étudiant, chef d’entreprise, chef d'institution, ministre ou même président de la République, nous devons savoir que la paix et la cohésion sociale ne sont pas des concepts abstraits réservés aux discours officiels. Ce sont des responsabilités individuelles et collectives. La Côte d’Ivoire est notre maison commune. Si chacun décide d’en faire un foyer chaleureux, alors oui, la paix ne sera plus un rêve, mais une réalité palpable.
Alors, chers Ivoiriens, arrêtons de faire de la paix une star des grandes célébrations, et faisons-en une compagne de tous les jours. La paix, la cohésion sociale, le vivre ensemble, ce n’est pas une tenue de fête, c’est notre uniforme quotidien. Enfilons-le avec fierté et surtout, vivons-le avec le cœur.
Après tout, comme on dit chez nous : « La paix, c’est comme le gari, ça se partage sans jamais diminuer. » Alors, prêts à croquer ensemble dans ce délicieux plat qu’est la paix ivoirienne ?
Oui,souvenons-nous que la paix commence par un sourire, un geste, un acte. Soyons les artisans de cette paix que nous prions tant à chaque fête. La Côte d’Ivoire le mérite, et nous aussi.
François M'BRA II-Correspondant-Région de Gbêkê