un peuple pris entre scepticisme et résignation
Dans un regard acerbe, Pascal Kouassi dénonce la banalisation du mensonge en politique ivoirienne, où dirigeants et adversaires s'accusent mutuellement d’affabulation, laissant un peuple pris entre scepticisme et résignation.
À les en croire, sur les plateaux de télévision qui semblent réunir certaines élites du pays, sur les lieux des meetings, sur les réseaux sociaux, les dirigeants ivoiriens sont des menteurs, des affabulateurs.
Sur des plateaux télé, on entend des invités déclarer sans sourciller que le président ou les dirigeants de tel ou tel parti mentent, ont menti, sont des affabulateurs, des vendeurs de rêves... Sur les podiums de meetings, des hommes politiques taxent leurs adversaires de mensonges. Sur les réseaux sociaux, c'est gâté avec leur nouvelle trouvaille, la Var : on sort des propos, des discours de campagne d'il y a quelques années, parfois même de leur contexte, et on traite leurs auteurs de menteurs. On entend
"il a roulé tout le monde dans la farine, c'est un menteur". "Huuum ! ce monsieur a toujours été un menteur".
Finalement, toute la classe politique ivoirienne ment. En plus d'être tous étrangers, nos dirigeants sont tous menteurs ! Comment appelle-t-on alors les habitants dirigés par des menteurs ? Des idiots ou aussi des menteurs ? Comme mouton ne fait pas cabri...!
Par Pascal Kouassi