Abidjan, 22 juillet 2025 (crocinfos.net) – Malgré son rôle crucial, l’Agence nationale de la statistique (ANSAT) demeure méconnue du grand public. Ses données offrent pourtant un éclairage précis sur les forces et les faiblesses du développement social, économique et humain de la Côte d’Ivoire.

Selon l’ANSAT, la population ivoirienne est estimée en 2025 à 32,8 millions d’habitants, avec une densité de 100,8 habitants au km². Une croissance démographique soutenue, marquée par un taux d’augmentation annuel de 2,73 %. Cette dynamique constitue la base des études sur l’indice de développement humain (IDH), tandis que la Banque mondiale privilégie l’indice de capital humain.

Santé : des progrès mais des ratios encore faibles

Entre 2015 et 2021, la Côte d’Ivoire a renforcé ses capacités sanitaires. Le nombre de médecins est passé à 4 951, celui des infirmiers à 12 728, et celui des sages-femmes à 7 134. Les établissements sanitaires de premier contact ont augmenté de 40 %. Cependant, les ratios demeurent faibles, avec seulement deux médecins pour dix mille habitants. En 2021, le temps moyen pour atteindre un centre de santé de premier contact était de 11,9 minutes, contre près d’une heure pour un hôpital de référence.

Éducation-formation : une scolarisation en hausse

Le système éducatif enregistre des progrès notables. Le nombre d’élèves inscrits au primaire est passé de 3 370 558 en 2015 à 4 817 661 en 2023, dont 2 413 010 filles, traduisant une meilleure scolarisation des jeunes filles. En 2024, le taux net de scolarisation au primaire atteignait 96,5 %. Toutefois, le ratio reste élevé, avec 47 élèves par enseignant et 47 élèves par salle de classe.

Les infrastructures scolaires ont également connu un développement : le nombre d’écoles primaires est passé de 18 258 en 2020 à 19 898 en 2024, tandis que celui des établissements secondaires est passé de 2 331 à 3 590.

Emploi, pauvreté et gouvernance : défis persistants

Sur le plan social, le taux de pauvreté reste élevé à 37,5 % depuis 2021, avec une baisse timide de 1,9 % par rapport à 2018. En milieu rural, la pauvreté demeure endémique, touchant 54,4 % des habitants. Le taux de chômage global s’établissait à 3,1 % en 2021.

En matière de gouvernance, l’indice de perception de la corruption est estimé à 45 % sur une échelle de 100, un niveau jugé trop élevé, justifiant la place de la Côte d’Ivoire sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI). Toutefois, 58,1 % de la population se déclarent satisfaits de la gouvernance actuelle, selon l’ANSAT.

Tiré de la chronique de Fernand Dédeh