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Clôturée à Gouméré, la 2e phase de l’Adayé Tour 2025 a mis à l’honneur danses traditionnelles, paix électorale et cohésion sociale, rassemblant populations, autorités et artistes autour de la culture vivante du Gontougo.
Gouméré, le 4 juin 2025 (crocinfos.net) – C’est dans une ambiance festive et engagée que s’est achevée la deuxième phase de l’Adayé Tour 2025, à Gouméré, localité du département de Bondoukou, au nord-est de la Côte d’Ivoire. Organisée par la Fondation Adayé Kessiè, cette caravane culturelle itinérante, placée sous le signe de la cohésion sociale et de la valorisation du patrimoine immatériel, a mobilisé une foule nombreuse et des autorités de tous bords.
Au cœur de la province Akidom, la tradition était au rendez-vous dès l’ouverture de la cérémonie, marquée par une libation rituelle exécutée par le doyen Kouadio Dongo, en hommage aux mânes des ancêtres. Une étape incontournable pour appeler à la bénédiction des esprits sur cette initiative culturelle qui grandit d’année en année.
Un festival à portée régionale pour sauver les danses en péril
Dans son discours d’ouverture, Bini Ouattara Daouda, président de la Fondation Adayé Kessiè, a annoncé une nouvelle ère pour l’événement : « Le festival Adayé Kessiè devient un festival régional », a-t-il déclaré, précisant que l’objectif est de recenser, valoriser et faire revivre les danses traditionnelles menacées de disparition dans toute la région du Gontougo.
Grâce au soutien du ministère de la Culture et à des partenariats stratégiques comme celui avec le MASA (Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan), la Fondation a déjà identifié plusieurs danses rares, parfois uniquement pratiquées dans l’informel. Cette mission patrimoniale s’inscrit également dans un cadre plus large de promotion du vivre-ensemble et de la paix. « Sans paix, il n’y a pas de développement possible », a rappelé Bini Ouattara, exhortant toutes les confessions religieuses à faire de la paix une prière quotidienne.
Un message fort contre la violence électorale
Un moment d’émotion a également marqué cette étape avec la présentation du Trophée de la paix et de la cohésion sociale.
L'événement a aussi été l'occasion de faire de la prévention en amont des élections présidentielles du 25 octobre 2025. Le sous-préfet de Tabagne, Adolphe Kouassi Koffi, représentant son homologue de Gouméré, a délivré un message sans détour :
« Si la violence s’installe avant ou après les élections, pourrons-nous encore organiser les festivals ? Évidemment non. »
Il a appelé les leaders communautaires, traditionnels et religieux à prendre leurs responsabilités :
« Celui qui se perd ne peut se chercher lui-même », a-t-il cité, soulignant l’urgence de préserver la paix pour garantir un avenir prospère à la région.
Sensibilisation, culture et compétition au programme
Outre les discours institutionnels, la journée a été rythmée par une campagne de sensibilisation sur le VIH/SIDA, les droits de l’Homme, l’éducation, l’environnement, et par des prestations artistiques de haute volée. La compétition de danses traditionnelles, moment phare de l’événement, a opposé trois troupes : le Bagabougou de Gouméré, l’Adabo de Karako et le Kroubi de Gouméré.
Au terme de la joute culturelle, c’est la troupe du Bagabougou de Gouméré qui a remporté les faveurs du jury. Elle représentera sa localité à la grande finale prévue du 2 au 6 décembre 2025 à Tabagne, lors de la 10ᵉ édition du Festival Adayé Kessiè.
Un moment d’émotion a également marqué cette étape avec la présentation du "Trophée de la paix et de la cohésion sociale" remporté à Abidjan le 10 mai dernier par le président de la Fondation. Une distinction saluée par la population, symbole d’un engagement constant en faveur de la fraternité et de l’harmonie intercommunautaire.
Cap sur la phase trois
Après un périple entamé le 19 mai à Bondoukou et passé par Sorobango, Sapli-Sépingo, Flakêdougou, Sandégué, Transua, Assuéfry et Tanda, la deuxième phase de l’Adayé Tour s’est donc conclue à Gouméré.
La troisième phase est déjà annoncée : elle se déroulera avec des escales à Koun-Fao, Kouassi-Datekro et Tabagne, où une formation sur la cohésion sociale et le vivre-ensemble précédera l’apothéose du 27 juin.
Médard KOFFI, envoyé spécial à Gouméré