favicon
C R O C I N F O S

Assalé Tiémoko : ‘’Qui sont les 11 345 personnes détentrices de fausses CNI ?’’

Assalé Tiémoko : ‘’Qui sont les 11 345 personnes détentrices de fausses CNI ?’’

Assalé Tiémoko.

Le président de ADCI, Assalé Tiémoko, a pris acte de l’invalidation de sa candidature à la présidentielle 2025, tout en exigeant du Conseil constitutionnel des éclaircissements sur les parrainages jugés frauduleux, invoquant transparence et confiance institutionnelle.

Abidjan, 9 septembre 2025 (crocinfos.net)– Le député-maire de Tiassalé et président du mouvement politique Aujourd'hui et Demain, la Côte d'Ivoire (ADCI), Assalé Tiémoko Antoine, a réagi lundi soir à la décision du Conseil constitutionnel invalidant sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre. Dans une déclaration publiée sur sa page Facebook, il a dit « prendre acte » de cette décision, « qui est sans recours », tout en appelant à davantage de transparence sur les motifs ayant conduit à son exclusion.

« Je respecte la décision du Conseil constitutionnel. Mais si nous voulons bâtir une société de confiance, il nous faut savoir précisément ce qui nous est reproché et sur quelles bases repose le rejet de notre candidature », a-t-il déclaré.

Selon l’arrêt de la haute juridiction, ce sont 11 345 parrainages sur les 41 906 déposés qui auraient été invalidés au motif que les numéros de carte nationale d’identité (CNI) correspondants seraient « faux ». Assalé Tiémoko souligne que le Conseil n’a pas évoqué de doublons significatifs, si ce n’est 213, ce qui, selon lui, atteste du sérieux du travail accompli par ses équipes. « Nous disposions d’une réserve de plus de 3 000 parrainages, largement suffisante pour compenser les doublons », a-t-il insisté.

Le fondateur de l’ADCI met en doute la clarté du grief retenu. « Ces 11 345 personnes possèdent-elles réellement de fausses CNI ? S’agit-il d’erreurs de saisie ou d’inventions de nos équipes ? », s’interroge-t-il, soulignant que le Conseil constitutionnel n’a cité « aucun numéro de carte d’électeur faux ». Ce détail laisse entendre, selon lui, que ces électeurs figurent bien sur la liste électorale officielle.

Dans sa déclaration, il demande à la juridiction de communiquer la liste des personnes concernées afin que « toute la lumière soit faite ». Deux hypothèses sont avancées : si les CNI sont réellement fausses, Assalé Tiémoko souhaite pouvoir engager des poursuites judiciaires pour « faux et usage de faux » ; si, au contraire, il s’agit d’erreurs imputables à ses propres équipes, la communication de la liste permettrait d’identifier les zones concernées et de prendre des mesures disciplinaires.

« Je saisirai, dans les jours qui viennent, le Conseil constitutionnel d’une requête afin d’obtenir la liste des 11 345 personnes et l’indication des régions où leurs parrainages ont été recueillis », a annoncé l’ancien journaliste. Il met en garde contre les risques d’opacité, estimant que de telles zones d’ombre pourraient fragiliser la confiance dans le processus électoral.

« Si ces situations ne sont pas définitivement éclaircies et sanctionnées, en 2030, nous serons tous confrontés aux mêmes incertitudes, avec des parrainages perçus comme de simples armes d’élimination de candidats gênants », a-t-il prévenu.

Au-delà de sa propre candidature, le député affirme vouloir inscrire sa démarche dans une perspective citoyenne. « Chaque processus électoral doit être un moment de construction de la conscience nationale et de renforcement de la confiance des populations dans les institutions », a-t-il dit.

Il a par ailleurs tenu à remercier ses équipes et « l’ensemble des Ivoiriens qui [lui] ont accordé leurs parrainages ». Et de conclure : « Le combat pour la construction d’une société de confiance ne fait que commencer. Et nous gagnerons demain. »

Cette prise de position intervient dans un climat de forte attente politique, alors que le Conseil constitutionnel a achevé l’examen des candidatures et que la liste définitive des prétendants à la magistrature suprême a été publiée lundi. L’invalidation de certaines candidatures, dont celle d’Assalé Tiémoko, suscite des débats sur les conditions de recevabilité et la transparence des procédures de parrainage.


Charles Kpan