Abidjan, 9 septembre 2025 (crocinfos) – La Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique de Côte d’Ivoire (NPSP-CI) a reçu mardi une délégation conduite par la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Dr Diene Keita, et l’ambassadeur désigné de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, Irchad Razaly. Cette visite a marqué le lancement officiel de SafeBirth Africa, une initiative destinée à réduire la mortalité maternelle, encore élevée dans le pays.

Mme Clarisse Slaha Kayo Mahi, la Présidente du Conseil d’Administration de la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP) de Côte d’Ivoire, lors de son allocution de bienvenue

La Présidente du Conseil d’administration de la NPSP-CI, Clarisse Slaha Kayo Mahi, a salué dans son discours l’appui constant de l’UNFPA et du ministère de la Santé, qui confient chaque année à son institution la gestion de produits de santé reproductive et de planification familiale estimés à un milliard de FCFA. Elle a également mis en avant les progrès accomplis par la NPSP-CI, citant l’extension du réseau de dépôts régionaux, la modernisation logistique et le renforcement de la gouvernance.

« La coopération tripartite entre le ministère de la Santé, l’UNFPA et la NPSP-CI s’est récemment renforcée grâce à un nouvel accord, confirmant l’engagement collectif à améliorer l’offre sanitaire en Côte d’Ivoire », a-t-elle indiqué.

Des médicaments innovants contre les hémorragies post-partum

La remise symbolique du don de médicaments par Irchad Ramiandrasoa Razaaly, ambassadeur (Représentant) de l'Union européenne en Côte d’Ivoire (à droite).

Point d’orgue de la cérémonie : la remise officielle de 86 000 doses de carbétocine thermostable et de 78 800 doses d’acide tranexamique. Évalués à près de 80 millions de FCFA, ces médicaments innovants sont destinés à la prévention et au traitement des hémorragies post-partum, qui représentent près de la moitié des décès maternels en Côte d’Ivoire.

« Chaque femme doit avoir accès aux soins nécessaires. Aucune femme ne doit perdre la vie en donnant la vie », a déclaré Dr Diene Keita. Elle a rappelé que le pays enregistre encore 385 décès pour 100 000 naissances vivantes, un taux bien supérieur à l’objectif fixé par les Objectifs de développement durable (ODD), qui prévoient de ramener ce chiffre en dessous de 70 d’ici 2030.

Pour sa part, l’ambassadeur de l’Union européenne a réaffirmé la volonté de son institution de soutenir la lutte contre la mortalité maternelle. L’UE finance en effet SafeBirth Africa à hauteur de 20 millions d’euros pour cinq pays africains, dont la Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’initiative Team Europe Santé. Ce programme, doté d’une enveloppe globale de 60 millions d’euros pour la période 2023-2027, entend renforcer la prévention et la prise en charge des hémorragies post-partum.

Aperçu des médicaments remis par l’UNFPA

Le ministre de la Santé, représenté par son directeur de cabinet Charles Koffi, a insisté sur la pertinence de ce partenariat. « Trois femmes sur dix accouchent encore sans assistance médicale. Investir dans la santé maternelle et infantile, c’est investir dans l’avenir », a-t-il affirmé.

Pour la Côte d’Ivoire, le projet bénéficiera d’un budget d’environ un million d’euros. Les actions prioritaires concerneront les régions du Gbèkè et du Gontougo, où les infrastructures sanitaires seront renforcées et le personnel médical formé à l’utilisation de ces nouveaux traitements.

Au-delà de l’aspect technique, la remise de ces médicaments est perçue comme un symbole fort. Elle traduit la volonté conjointe du gouvernement ivoirien, de l’UNFPA, de l’Union européenne et d’Unitaid de bâtir un avenir où la maternité ne sera plus synonyme de risque vital, mais d’espérance et de joie.

La cérémonie s’est conclue par une photo de famille et une visite des entrepôts de la NPSP. Un moment solennel qui, selon les organisateurs, marque « une étape décisive » dans la lutte contre la mortalité maternelle et infantile en Côte d’Ivoire.

Médard KOFFI

[La NPSP, un acteur central du service public pharmaceutique]

La Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP) de Côte d’Ivoire est une association sans but lucratif (ASBL) placée sous la tutelle du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle (CMU). Investie, depuis 2013, d’une mission de service public pharmaceutique à finalité sociale, elle constitue aujourd’hui un pilier stratégique de l’approvisionnement en produits de santé sur l’ensemble du territoire national.

La visite de l’entrepôt

Conformément à la convention signée avec l’État le 11 juin 2024, approuvée par le décret n°2024-622 du 10 juillet 2024, la NPSP-CI a pour mandat d’assurer la disponibilité des médicaments essentiels et intrants stratégiques au profit des établissements sanitaires publics et associés. Elle peut également intervenir auprès du secteur privé en cas d’urgence sanitaire et fournir une assistance technique aux Établissements Publics Hospitaliers (EPH), tant dans le cadre de besoins ponctuels que dans celui de programmes nationaux et internationaux.

La NPSP-CI garantit, par ailleurs, l’accessibilité des médicaments de qualité, s’approvisionnant auprès des industries locales comme des laboratoires internationaux, tout en contribuant au développement de la production pharmaceutique nationale. Elle dispose aujourd’hui de trois agences opérationnelles et de huit dépôts régionaux, avec l’ambition d’assurer une couverture nationale optimale.

Médard K.