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C R O C I N F O S

[Côte d’Ivoire] Quand la justice tue et l’impunité protège ses propres juges (Par Pascal Kouassi)

[Côte d’Ivoire] Quand la justice tue et l’impunité protège ses propres juges (Par Pascal Kouassi)

La justice au centre des élections

En Côte d’Ivoire, certains magistrats rendent des décisions lourdes de conséquences, souvent mortelles, puis se confessent des années plus tard… sans jamais être inquiétés. Un « droit qui tue », sans justice pour les victimes.

-Justice, le droit qui tue

Comme on ne dit rien, on ne fait rien à leurs auteurs...

Le ministre Adjoumani kobenan: "Ce n'est pas le président Ouattara qui a demandé qu'on retire Laurent Gbagbo de la liste électorale."

Me Rodrigue Dadjé :"La BCEAO a produit une lettre pour dire qu'elle n'a pas subi de braquage."

Le procureur de la République a alors pris SUR LUI la décision de condamner Laurent Gbagbo pour braquage. Tia Koné s'est confessé et s'est excusé 12 ans après SA décision d'exclure Alassane Ouattara de la présidentielle de 2000 pour "moralité douteuse". Sa déclaration est aujourd'hui virale sur les réseaux sociaux. La décision d'octobre 2000 avait entraîné beaucoup de morts d'hommes. Sans cette décision, il n'y aurait sans doute pas eu ce qu'on a appelé "charnier " au RDR. Après sa confession, on ne lui a rien dit, on ne lui a rien fait.

En mai 2011, Yao Ndré qui était président du Conseil constitutionnel a avoué " le diable nous a tous possédés". On ne lui a rien dit, on ne lui a rien fait. Pour rappel, le conflit qui avait suivi sa décision avait fait, dit-on, 3000 morts.

Les populations continueront de subir les inconséquences des hommes de droit ivoiriens et, comme ils jouissent de l'immunité à eux accordée par ces populations, ils diront toujours le droit qui tue.

Aujourd'hui, on sait que c'est parce que le procureur de la République a condamné Laurent Gbagbo à 20 ans de prison, qu'il a alors perdu ses droits civiques et politiques et qu'il ne peut être ni éligible ni électeur. Un jour, ce procureur viendra se confesser et il n'aura rien, on ne lui fera rien quelles que soient les conséquences que son acte aura engendrées.

Les populations continueront de subir les inconséquences des hommes de droit ivoiriens et, comme ils jouissent de l'immunité à eux accordée par ces populations, ils diront toujours le droit qui tue.