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C R O C I N F O S

[MATCA] Nomination illégale d’un administrateur provisoire ?

[MATCA] Nomination illégale d’un administrateur provisoire ?

L'installation de l'administraeur provisoire constestée

Le Collectif des sociétaires de taxis compteurs d’Abidjan dénonce l’arrêté ministériel nommant un administrateur provisoire à la tête de la MATCA, qu’il juge illégal au regard du droit OHADA et injuste.

-Les sociétaires s’insurgent contre une décision jugée arbitraire


Abidjan, 21 mai 2025 (crocinfos.net)---Une onde de choc traverse le monde du transport urbain ivoirien. Dans une atmosphère empreinte d’inquiétude et de détermination, le Collectif des sociétaires de taxis compteurs d’Abidjan (CSTCA) monte au créneau contre la décision du gouvernement de désigner un administrateur provisoire à la tête de la Mutuelle des taxis compteurs d’Abidjan (MATCA).

Des sociétaires après la conférence de presse. Ph.Dr.

À première vue, il s’agit d’une intervention administrative ordinaire. Mais en grattant le vernis juridique de l’arrêté n°0366/MFB/DGTCP/DA du 19 mai 2025, la réalité apparaît bien plus troublante. Car cette désignation, loin d’être anodine, violerait frontalement l’article 159 de l’Acte uniforme OHADA sur les sociétés commerciales, qui réserve la nomination d’un administrateur provisoire… au seul juge.

« Une atteinte à l’État de droit », tonne Soumahoro Mamadou, président de la Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire et porte-voix du CSTCA. Ce dernier s’insurge contre l’arrêt brutal du processus d’audit en cours, censé faire la lumière sur la gestion passée de la mutuelle. Selon lui, cette manœuvre vise à étouffer les révélations accablantes déjà mises au jour : disparition de plusieurs milliards de francs CFA, chute vertigineuse du nombre de sociétaires, et des caisses presque vides.

La MATCA, de 28 000 sociétaires, n’en compterait plus que 5 000. Et pourtant, c’est le processus de vérité et de reddition des comptes qu’on interrompt, sans jugement, sans débat contradictoire, par un simple acte administratif. Le CSTCA crie à l’illégalité, à l’injustice, et au mépris des textes communautaires.

Cette nomination est-elle juridiquement tenable ? Le débat est ouvert. Mais une chose est sûre : la paix sociale ne peut s’asseoir sur des fondements juridiquement fragiles.


Sériba Koné