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C R O C I N F O S

[Bouaflé] Manipulation de l'opinion publique dans l'affaire du vol d'ignames à Zuénoula

[Bouaflé] Manipulation de l'opinion publique dans l'affaire du vol d'ignames à Zuénoula

Tribunal de première instance de Bouaflé. À titre d'illustration

L'affaire du vol d'ignames à Zuénoula met en lumière des manipulations flagrantes, avec des accusations sans fondement. La vérité est camouflée derrière des récits partiaux et tendancieux

Abidjan, le 18 novembre 2025 (crocinfos)---L’affaire dite du « vol d’ignames » entre M. Zamblé Bi Zamblé Boniface, un planteur de Kouréfla, et M. Irié Bi Zenan, septuagénaire de Paoufla, s’est intensifiée avec l’imbroglio judiciaire qui se poursuit au Tribunal de Bouaflé. Cette histoire, qui dure depuis plusieurs mois, est plus qu’une simple affaire de vol agricole ; elle met en lumière des tentatives évidentes de manipulation de l’opinion publique par un groupe qui semble vouloir dissimuler la vérité derrière des accusations infondées. Le récit qui nous est présenté par les soi-disant « proches et témoins » de l’affaire, au lieu de clarifier les faits, s’apparente davantage à une campagne de désinformation.


Une tentative de manipulation éhontée

Le droit de réponse envoyé à lepointsur.com par les « proches et témoins » de M. Irié Bi Zenan dans le contexte de cette affaire, qui a été publié est loin de clarifier la situation. Ces derniers semblent avoir pour objectif premier de détourner l'attention du public des faits réels. Au lieu de s'en tenir à un simple exposé des événements, ce groupe tente de remodeler l’histoire en leur faveur, occultant les aspects essentiels de l’affaire tout en orientant les opinions vers une fausse justification.

L’argument principal du collectif repose sur la notion de « propriété légale ». Ils insistent sur le fait que la parcelle de terrain contestée appartient en toute légalité à M. Irié Bi Zenan, un titre foncier apparemment validé par les autorités compétentes. Cependant, cette affirmation néglige volontairement l’aspect crucial de l’affaire : l'occupation illégale de la parcelle par M. Zamblé. Si l’on suit cette logique, le conflit aurait dû être réglé de manière légale, par les voies judiciaires et coutumières, sans qu’il n’y ait eu lieu de recours à des actions aussi violentes que le vol d’ignames.

Ce n’est pas un simple différend foncier qui est en jeu, mais une série d’événements qui soulignent l’arrogance de ceux qui, malgré la décision de justice leur ordonnant de libérer la parcelle, ont continué à cultiver dessus, exacerbant ainsi la tension. Et au lieu de rendre la parcelle dans le respect de l’ordre judiciaire, les protagonistes ont continué à se comporter de manière provocante et illégale.


Des tentatives de camouflage et de faux témoignages

La version des faits relayée par les proches de M. Irié Bi Zenan omet également un détail fondamental : la restitution des ignames. Selon leur récit, après que M. Irié Bi Zenan ait soi-disant récupéré les ignames volées, il aurait tenté de les restituer à M. Zamblé à travers le Chef de village de Kouréfla 1, un acte qui aurait été rejeté. Cependant, les témoignages du terrain révèlent que cette restitution n’a pas été aussi simple. Lorsque M. Zamblé a évoqué des différences de quantité dans les ignames, l’affaire ne s’est pas terminée par la simple restitution ; une somme a été versée pour « apaiser les tensions », ce qui témoigne d’une démarche de manipulation et de tentative de camoufler l’ampleur du vol.

De plus, ces manœuvres semblent être accompagnées d'une pression sociale et politique. Le Chef de village de Paoufla, qui était censé apporter une clarté essentielle dans cette affaire, a mystérieusement disparu au moment où sa présence était demandée devant le tribunal. Cette absence soulève une question : pourquoi ce témoin clé, au cœur de l’affaire, refuse-t-il de se présenter pour clarifier la situation ?


Le droit à la vérité et la récupération de la dignité

Nous devons insister sur un principe fondamental : la vérité ne doit jamais être déformée au profit d’une cause, aussi noble soit-elle. Le récit des « proches et témoins » ne cherche pas à rétablir la vérité, mais à masquer les véritables faits et à manipuler l’opinion publique en faveur d’une version qui ne résiste pas à l’analyse. Ils veulent faire passer cette affaire pour une simple querelle de voisinage, alors qu’elle est, avant tout, une question de respect de la loi, de la propriété et de la justice.

Il est de la responsabilité de chacun, y compris des médias, de veiller à ce que la vérité soit établie sur des bases solides et sans ambiguïté. L’affaire du vol d’ignames à Zuénoula doit être éclaircie dans toute sa complexité. Mais ce qui est certain, c’est que ce processus ne doit pas être entaché par des tentatives de manipulation visant à salir l’honneur d’un homme âgé qui, toute sa vie, a œuvré pour la paix et la justice.

Il est temps que les responsables de cette affaire, de part et d’autre, fassent face à leurs responsabilités et que la vérité soit enfin rétablie. Le Tribunal de Bouaflé doit veiller à ce que tous les éléments de cette affaire soient pris en compte, que tous les témoins essentiels se présentent et que justice soit rendue, sans arrière-pensée ni manipulation.


Serges Mignon