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[Médicaments en Côte d’Ivoire] La Nouvelle PSPCI livre 70 millions d’unités par an pour garantir l’accès à la santé

[Médicaments en Côte d’Ivoire] La Nouvelle PSPCI livre 70 millions d’unités par an pour garantir l’accès à la santé

Clarisse Slaha Kayo Mahi, PCA de la NPSP

Avec plus de 70 millions d’unités de médicaments livrées chaque année, la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique de Côte d’Ivoire (NPSP-CI) s’impose comme l’un des maillons essentiels de la politique sanitaire du pays.

Abidjan, 31 juillet (crocinfos.net)---Derrière cette performance logistique se cache un système complexe, articulé autour de fournisseurs internationaux, de transports diversifiés, et d’un contrôle rigoureux de la qualité pharmaceutique.

Un flux massif de médicaments : 70 millions d’unités par an

Chaque année, la NPSP-CI réceptionne en moyenne 70 millions d’unités de médicaments, provenant de diverses sources. Ce volume est acheminé à travers 544 réceptions maritimes, 613 aériennes, et 455 réceptions terrestres, ces dernières concernant principalement les fournisseurs locaux ou issus de la sous-région ouest-africaine. Cette cadence élevée vise à couvrir les besoins en médicaments de l’ensemble du système de santé publique ivoirien.

Une chaîne d’approvisionnement mondialisée

La NPSP-CI collabore avec 260 fournisseurs de médicaments et dispositifs médicaux répartis sur plusieurs continents.

52 % des approvisionnements proviennent d’Asie, notamment d’Inde.

14 % de l’Europe,

18 % de l’Afrique du Nord,

12 % de la Côte d’Ivoire même,

et 4 % des pays de la CEDEAO.

Malgré cette diversité, la production locale reste marginale : les industries pharmaceutiques nationales, au nombre d’une douzaine, ne couvrent que 6 % des besoins nationaux.

Des moyens de transport adaptés selon les produits

Le choix du mode de transport dépend de la nature des produits et de l’emplacement des fournisseurs :

La voie maritime, majoritaire, est utilisée pour les cargaisons de grande capacité.

La voie aérienne, plus rapide, est réservée aux produits urgents, aux médicaments sensibles à la température ou de faible volume.

La voie terrestre, enfin, sert aux fournisseurs nationaux ou ceux établis dans la CEDEAO.

Une logistique robuste et en pleine modernisation

La NPSP-CI s’est dotée de moyens logistiques importants :

Une flotte interne de 40 camions pour assurer la livraison des produits.

Une capacité de stockage de 34 719 emplacements de palettes.

La mise en place de livraisons hebdomadaires. Un projet d’extension avec la création d’agences régionales pour rapprocher les stocks des zones éloignées.

Des dépôts régionaux sont déjà en service. Une vigilance constante sur la qualité des médicaments

La sécurité sanitaire passe par un processus rigoureux :

Une présélection des fournisseurs fiables.

L’achat uniquement de produits disposant d’une Autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée par l’Autorité Ivoirienne de Régulation Pharmaceutique (AIRP).

Des analyses qualité à la réception, menées par le Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) ou par des laboratoires internationaux pour les médicaments sans AMM.

Une gestion informatisée et anticipative

Pour éviter les ruptures et optimiser la distribution :

La NPSP-CI s’appuie sur des outils modernes tels que SAGE X3, EXTRANET, E-SIGL et M. Supply.

Ces logiciels facilitent la gestion des stocks, les prévisions de consommation, et la traçabilité des médicaments.

La distribution est concentrée sur les structures publiques de santé, mais l’objectif est de renforcer l’accessibilité sur l’ensemble du territoire.

Faiblesses persistantes : une production locale insuffisante et des écarts de consommation

Si le système fonctionne, plusieurs défis restent à relever :

La production pharmaceutique nationale, bien que stratégique, reste sous-dimensionnée.

On note aussi une perte de traçabilité entre les besoins exprimés et la consommation réelle dans les centres de santé.

Les retards de livraison de certains fournisseurs compliquent la continuité du service.

Mieux prévoir pour mieux soigner

La solution à ces difficultés passe par une gestion prévisionnelle plus fine, rendue possible par les données collectées via M. Supply. Cette plateforme permet une meilleure planification des commandes et un suivi en temps réel, réduisant ainsi les risques de pénurie.

Conclusion

En multipliant les réformes logistiques, les contrôles de qualité et les outils numériques, la NPSP-CI œuvre chaque jour pour faire du médicament un droit accessible à tous. Mais pour atteindre une véritable souveraineté sanitaire, le renforcement de la production locale demeure un objectif crucial pour les années à venir.


Info Fernand Dédeh