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À Bouaké, le ministre Adama Diawara a rassuré les étudiants sur le paiement des bourses et détaillé les grandes réformes à venir pour une université plus performante, inclusive et adaptée au marché du travail.
Abidjan, le 12 juin 2025 (crocinfos.net)---Mardi 10 juin 2025, l’Université Alassane Ouattara (UAO) a accueilli la troisième édition de « La Tribune », une caravane d’échanges initiée par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS). À l’ouverture des échanges, le Prof. Kouakou Koffi, Président de l’UAO, a salué cette initiative de dialogue direct entre les autorités et les étudiants, avant d’exhorter ces derniers à poser librement leurs préoccupations afin d’enrichir les débats.
Cette rencontre a permis un dialogue direct entre le Professeur Adama Diawara, ministre en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), et les délégués d’étudiants, principalement issus des amphithéâtres et clubs universitaires. Au cœur des discussions : la pédagogie, la représentation des étudiants et le paiement des bourses.
L’un des points clés abordés par le ministre Adama Diawara concerne la place centrale que doivent désormais occuper les délégués des étudiants dans la gouvernance universitaire. Désignés parmi les meilleurs étudiants, ces délégués seront les seuls intermédiaires officiels entre leurs camarades et les instances universitaires, ainsi que le cabinet ministériel. Cette mesure vise à professionnaliser et à clarifier la représentation étudiante, évitant ainsi les conflits et les revendications dispersées qui peuvent parfois nuire à la cohésion universitaire.
Le ministre a insisté sur le fait que les délégués ne sont pas appelés à remplacer les syndicats étudiants, mais à jouer un rôle de relais d’informations constructif et positif. En concentrant la communication à travers ces représentants triés sur le volet, le MESRS entend instaurer un dialogue plus fluide, plus respectueux et plus efficace entre les étudiants et les autorités. Cela devrait permettre une meilleure prise en compte des préoccupations des étudiants dans les décisions administratives et pédagogiques.
Des réformes pédagogiques structurantes
La pédagogie universitaire fait l’objet d’une profonde réforme annoncée par le Ministre pour la rentrée 2025-2026. Plusieurs axes majeurs ont été présentés. L’instauration de critères d’orientation plus rigoureux dans les Unités de Formation et de Recherche (UFR), complétés par des cours de mise à niveau. Cette réforme vise à garantir que les étudiants disposent des bases nécessaires pour réussir dans leur filière. Le modèle pédagogique évolue vers une continuité renforcée, où l’enseignant assurera à la fois les cours magistraux et les travaux dirigés (TD) en amphithéâtre. Cette cohérence pédagogique est complétée par des séances de tutorat en petits groupes, destinées à approfondir les connaissances et à répondre aux difficultés spécifiques des étudiants.
Concernant l’évaluation, un nouveau barème sera appliqué. Dix pour cent de la note finale proviendra des interrogations écrites pendant les TD, trente pour cent des devoirs, et soixante pour cent de l’examen final. Ce système encourage un suivi régulier et une évaluation continue, favorisant ainsi une meilleure assimilation des savoirs. L’introduction d’un schéma de calcul de la moyenne pondérée permettra une évaluation plus juste et transparente des résultats académiques.
Enfin, le ministre a annoncé la réforme du « sort commun de compétence », qui impose à chaque diplômé de Licence 3 d’acquérir des compétences transversales en informatique, en anglais, et en entrepreneuriat, avec un volet pratique sur le montage de projets. Cette réforme vise à mieux préparer les étudiants à leur insertion professionnelle dans un marché du travail de plus en plus exigeant.
Un dialogue constructif et des engagements
Après la présentation des réformes, les délégués étudiants ont pu exprimer leurs préoccupations. Fatoumata Coulibaly, étudiante en Master 1 botanique, a notamment souligné le manque de salles de travaux pratiques, un élément indispensable à la qualité de la formation scientifique. Ce témoignage illustre les défis matériels auxquels font face les universités publiques ivoiriennes.
De son côté, Kambire Sié Germain, étudiant en Master 2 informatique, a salué la clarté des explications du Ministre sur les réformes pédagogiques et la question sensible des bourses, dissipant ainsi les malentendus et rumeurs qui circulaient.
En réponse aux inquiétudes sur le financement, le Ministre Adama Diawara a rassuré les étudiants sur le paiement imminent des bourses et secours financiers en souffrance, un engagement pour assurer la sérénité et la continuité des études.
Cette rencontre a donc permis d’instaurer un climat de confiance et d’écoute, avec des échanges francs et constructifs. Les étudiants ont exprimé leur satisfaction et leur souhait de voir cette initiative de dialogue direct se pérenniser, afin de continuer à faire entendre leur voix et à participer activement à la transformation de leur université.
La troisième édition de « La Tribune » marque une étape importante dans la modernisation de l’enseignement supérieur ivoirien. Le défi désormais est de traduire ces annonces en actions concrètes, pour que l’université devienne un véritable levier de développement personnel et professionnel pour la jeunesse ivoirienne.
Concepteur Koffi