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C R O C I N F O S

[Boundiali] Les fous de la route tuent, l’hôpital dépouille, l’État regarde

[Boundiali] Les fous de la route tuent, l’hôpital dépouille, l’État regarde

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À Boundiali, Namori Diakité est mort fauché par une moto. Evacué sur une route dégradée, l’hôpital a exigé plus d’un million. Aucun ralentisseur, aucune autorité. La route tue, l’État se tait.

Boundiali, 9 juillet 2025 (crocinfos.net)---Pas que ; il faut la probité.  Les fous de la route ont encore tué. Vous dites sécurité ? Je dis responsabilité.

Je suis directement touché ; je suis en deuil, ça peut arriver à tout le monde. Ce n'est pas la première fois que je donne l'alerte.

Les faits

Le 21 juin 2025 à 20h à Boundiali devant la cour familiale, une moto sans phare à vive allure a fauché mon cousin bien connu Namori Diakité l'un des fils de feu Ladji Diakité " Sideco".

Multiples fractures, abondante perte de sang puis perte de connaissance. Réanimé à l'hôpital général de Boundiali il est évacué en piteux état au CHR de Korhogo par une route dégradée à 85%.

Au CHR de Korhogo un établissement public les soignants décident de l'opérer. L'hébergement abordable est à 3.000 FCFA tous les dix jours. Une première ordonnance de deux cents milles (200.000) FCFA de médicaments est payée. Il manque dans toutes les pharmacies parcourues un seul médicament. Étonnement, « Qu'à cela ne tienne disent les soignants nous l'avons il coûte 250.000 FCFA. »

L'opération elle-même nous a coûté sept cents dix milles (710.000) FCFA.

La solidarité familiale aidant nous avons réussi à faire face à une dépense globale d'un million cent soixante mille (1.160.000) FCFA.

Imaginez sans la solidarité familiale.

Les causes

Boundiali est l'une des rares communes où il n'existe presque pas de « dos d'âne, ralentisseurs, gendarmes couchés »

Or, Boundiali est la seule commune de Côte d'Ivoire où les autorités publiques administratives, politiques, coutumières, religieuses, présidents des jeunes et des parents ont baissé les bras, démissionné face à l'incivisme, à la désobéissance. Boundiali est la seule commune de Côte d'Ivoire où à chaque fête : indépendance, Ramadan, Tabaski, mariages des centaines de jeunes motocyclistes rodéos, acrobates, cascadeurs, sur des motos, tricycles, vélos à vives allures sèment la terreur et des accidents mortels . À coups de pierres, armes blanches, ils ont chaque année fait reculer les forces de l'ordre. Quand quelques-uns des égarés sont appréhendés ce les autorités politiques, religieuses, coutumières et parents qui font pressions pour les libérer. Et les mêmes recommencent... L'ex-préfet de Boundiali Issa Coulibaly en son temps avait en vain mobilisé gendarmes et policiers contre ce mal. Depuis lors la population impuissante constate un laxisme des autorités qui permet à certains jeunes inconscients de faucher, tuer impunément les piétons.

L'opération elle-même nous a coûté sept cents dix milles (710.000) FCFA.
La solidarité familiale aidant nous avons réussi à faire face à une dépense globale d'un million cent soixante mille (1.160.000) FCFA

Lorsque j'ai posé le problème des ralentisseurs sur les principales voies meurtrières de la commune, il m'a été répondu que certaines sont des routes internationales et qu'il faut une autorisation. (Hic) Et alors ? Ai-je répondu ; comment les autres commune ont obtenu cette autorisation. À Boundiali il passe par jour un minimum de 400 véhicules en partance pour le Mali le Burkina Faso et le Niger.

Si une commune ne peut équiper tous ses carrefours de feux tricolores, parce qu'ils coûtent cher vingt-cinq millions (25.000.000) FCFA au moins par carrefour, cette commune peut aisément construire une trentaine de ralentisseurs pour empêcher les fous de la route de tuer les citoyens.

À Boundiali, 90% des personnes âgées avec des cannes ou béquilles sont des victimes des fous de la route. D'autres sont paralysés à vie.

Les faits sont sacrés les commentaires sont libres.


Dr. Issa Sangaré Yeresso Prix international de journalisme Université Aix Marseille 2.Chevalier de l'ordre du mérite de la Culture.