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C R O C I N F O S

[Interview] L’équipe de France, ses coéquipiers, sa performance… Kylian Mbappé sans détour

[Interview] L’équipe de France, ses coéquipiers, sa performance… Kylian Mbappé sans détour

Kylian Mbappé lors de la conférence de presse des Bleus, ce mercredi.Ph.Dr.

Après avoir rendu hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015, Kylian Mbappé s'est exprimé sur le match des Bleus face à l'Ukraine (jeudi, 20 h 45) et notamment sur sa complicité avec Rayan Cherki.

Avant même de répondre à la première question de la conférence de presse, à la veille de France-Ukraine, Kylian Mbappé a tenu à prendre la parole pour évoquer la commémoration des attentats du 13 novembre 2015 à Paris : « Je voudrais, au nom de l'équipe de France, des joueurs, du staff et de tout le monde, dire à quel point c'est une journée spéciale pour nous. Nous aurons une pensée pour tous ceux qui ont perdu leurs proches, pour toutes les victimes. Nous allons essayer de mettre un sourire sur cette journée, mais même si nous jouons une qualification, nous sommes conscients qu'il y a des choses plus importantes. C'est le cas de la commémoration de cette journée malheureusement historique. »


Comment aviez-vous vécu les attentats en 2015 ? Vous aviez 16 ans...

J'étais à Monaco. Je regardais le match comme tout le monde, et quand les infos ont circulé, il y a eu de la peur. Mes parents étaient toujours à Bondy (Seine-Saint-Denis). On appelle les proches, on voit les atrocités, on est obligés d'avoir de la compassion, de la tristesse, et on a envie que ça s'arrête. Tout le monde se sent concerné, forcément. Ça va être spécial, et on va essayer de rendre hommage à toutes les personnes qui ont été frappées par cet événement tragique. On essayera, le soir, de donner la meilleure version de nous-mêmes.


Vous étiez absent il y a un an. En quoi, à un an de distance, êtes-vous devenu un joueur différent ? On vous voit défendre plus, par exemple...

Il faut toujours évoluer, en tant qu'homme et en tant que joueur. (Sur le repli défensif) Cela fait partie des choses qu'il faut améliorer. Mais je pense que le Kylian 2025 sera moins fort qu'en 2026. C'est l'évolution normale d'un joueur qui veut toujours être plus fort.


En quoi le vécu de N'Golo Kanté est-il un plus pour l'équipe de France ?

N'Golo est un joueur très important, qui donne beaucoup de confiance à ses coéquipiers sur le terrain. C'est une valeur sûre, il a toujours un rendement élevé, par son attitude, sa qualité. On sait qu'il est très content d'être avec nous, et nous, on l'est encore plus.


Qu'est-ce qui vous épate chez Rayan Cherki ?

C'est un talent spécial. Pour moi, il a un don qu'il est en train d'exploiter. C'est un talent inné et très spectaculaire. Il s'est très bien intégré dans le groupe, comme à Manchester City, où il a créé une connexion spéciale avec ses coéquipiers et son numéro neuf. Il a bien commencé avec nous en juin, il a l'occasion de revenir, et j'espère qu'il sera aussi bon qu'à Manchester City.


Avez-vous eu assez de temps pour trouver une complicité avec lui ? À l'entraînement, mardi, vous avez joué et perdu ensemble...

(Sourires) J'espère qu'on ne jouera pas comme mardi à l'entraînement. Il n'y a pas de temps pour les automatismes en sélection, tout le monde le sait. Je ne sais pas s'il va jouer, mais s'il joue, il sait ce qu'il doit faire.


Pensez-vous au voyage en Azerbaïdjan (dimanche, 18h) comme un joker ?

Ah non, non, non, non ! L'objectif est clair. À domicile, avec la France, on ne peut pas envisager une contre-performance. Qui plus est avec une qualification en jeu. Qui plus est dans une journée particulière, et on ne va pas ajouter de la tristesse à cette journée. Ce n'est pas le jour adéquat pour jouer, mais on est là pour ça, pour se qualifier et pour donner du plaisir.


Comment analysez-vous le passage difficile de Lucas Chevalier, et avez-vous évoqué avec lui l'affaire de son RT d'un tweet du RN ?

Je n'ai pas vu, je ne savais pas, mais je peux en parler avec lui après. Sur le terrain, après, c'est normal, le PSG est le plus grand club de France, l'un des meilleurs clubs d'Europe. Quand tu arrives dans un club comme ça, on ne regarde pas ce que tu sais faire, mais ce que tu ne fais pas. Il a eu quelques erreurs de parcours cette saison, mais rien de grave, et il va s'acclimater, son club, ses coéquipiers et son coach lui font confiance. Je ne me fais pas de souci pour lui, mais encore une fois, c'est normal, le PSG, c'est l'étape au-dessus.


Quel souvenir gardez-vous du match aller en Pologne face à l'Ukraine (2-0) ?

Ce n'était pas un match facile, face à une équipe qui avait choisi de jouer bas en première période, et d'attaquer en seconde, avec beaucoup d'intensité. On avait été surpris, et les Ukrainiens auraient dû marquer, après avoir touché le poteau, et ils ont eu plusieurs occasions. Mais après, on a su garder le contrôle et marquer un deuxième but.


Vous préférez être seul en pointe ou à deux ?

Je suis juste là pour jouer, je ne pense pas que ça ait une grande influence sur mon rendement. Il faut plutôt renverser le problème : comment je peux être utile à l'équipe en fonction des différents joueurs qui me sont associés ? Je suis celui qui joue tout le temps, qui a le plus de repères, c'est plus à moi d'aider les autres.


Dayot Upamecano n'est-il pas plus fort que jamais ? Est-ce que vous lui glissez un mot pour qu'il vienne au Real ?

Quand on parle du meilleur défenseur du monde et aujourd'hui de la saison, il fait partie de ce débat. Capable de défendre en allant chercher très haut, de gagner des duels, d'être à la relance. Il est dans une grande période, un grand club, il n'y a pas beaucoup mieux. Mais il y a mieux (rires). Mais je ne vais pas rentrer dans ce débat-là, par respect pour son club et pour ne pas lui mettre plus de pression. Mais c'est normal que tous les grands clubs s'intéressent à lui.


Interview réalisée par L’Équipe