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[Côte d’Ivoire] N’Guess Bon Sens et Sidonie la Tigresse, les voix unies de la culture baoulé

[Côte d’Ivoire] N’Guess Bon Sens et Sidonie la Tigresse, les voix unies de la culture baoulé

N’Guess Bon Sens et Sidonie la Tigresse

Figures emblématiques de la musique tradi-moderne ivoirienne, N’Guess Bon Sens et Sidonie la Tigresse transcendent les clivages artistiques pour célébrer ensemble une culture baoulé vivante, entre enracinement ancestral et modernité rayonnante.

Bouaké, le 1er juin 2025 (crocinfos.net)---Dans le riche univers du showbiz ivoirien, la musique tradi-moderne baoulé occupe une place privilégiée. À la croisée des traditions ancestrales et des sonorités contemporaines, ce genre musical véhicule les valeurs fondamentales d’une culture enracinée dans l’histoire. Deux figures majeures incarnent aujourd’hui cet héritage vivant : N’Guess Bon Sens et Sidonie la Tigresse. Longtemps perçus comme des artistes aux trajectoires parallèles, ils ont su dépasser les rivalités supposées pour s’unir autour d’une mission commune : faire rayonner la culture baoulé avec force, dignité et émotion.

N’Guess Bon Sens, le philosophe de la tradition musicale

Depuis plusieurs décennies, N’Guess Bon Sens s’impose comme un pilier de la musique ivoirienne. Véritable passeur de mémoire, il puise dans les rythmes baoulé pour construire une œuvre à la fois poétique et engagée. Ses albums phares – Kan’Miliè (2008), Il était une fois (2012), ou encore Toutya – sont traversés par une quête de sens, mêlant proverbes, récits populaires et enseignements de vie.

Son style, à la croisée du conte et de la critique sociale, s’adresse à toutes les générations. En introduisant des instruments modernes comme la guitare à trois cordes dans un canevas rythmique traditionnel, N’Guess Bon Sens modernise le genre sans jamais en trahir l’essence. Sa musique devient un lieu de dialogue entre les âges, les classes sociales, et les consciences.


Sidonie la Tigresse, l’énergie d’une voix populaire. De son côté, Sidonie la Tigresse s’impose par sa voix puissante, sa prestance scénique et la richesse émotionnelle de son répertoire. Avec son album Jalousie (2012), elle s’est illustrée par un style festif et fédérateur, abordant avec subtilité les thèmes de l’amour, de la jalousie, de la condition féminine et des relations humaines.

Sidonie incarne la femme baoulé contemporaine : indépendante, combative et profondément attachée à ses racines. À travers ses performances, elle insuffle une joie communicative, tout en transmettant des messages de paix et de solidarité. Son charisme en fait une figure incontournable, aussi bien sur scène que dans les cœurs.


Une alliance artistique au service de la culture. Si les rumeurs les ont longtemps opposés, les deux artistes ont su démontrer que la richesse de la culture baoulé repose précisément sur la complémentarité des talents. Loin des querelles artificielles, N’Guess Bon Sens et Sidonie la Tigresse œuvrent aujourd’hui de concert pour valoriser un patrimoine commun. Leur collaboration artistique, fondée sur le respect mutuel et la conscience d’une mission culturelle, est un signal fort adressé à toute une génération.

À travers leurs voix et leurs messages, ils rappellent que la solidarité doit s’exercer dans la joie comme dans la douleur, mais jamais dans le mal. Ce credo profondément humaniste irrigue leur musique, faisant d’elle un vecteur puissant de cohésion sociale.


Entre enracinement et ouverture. La musique tradi-moderne baoulé, portée par ces deux figures majeures, n’est pas un simple divertissement. Elle est une mémoire vivante, une langue de transmission entre passé et futur. Tandis que N’Guess Bon Sens engage à la réflexion par la profondeur de ses textes, Sidonie la Tigresse en élargit la portée par une approche plus festive et accessible.

Leur complémentarité incarne la capacité d’adaptation de la culture baoulé dans un monde en perpétuelle mutation. Ils prouvent qu’il est possible de rester fidèle à ses racines tout en embrassant les dynamiques contemporaines.


Un rayonnement au-delà des frontières. L’importance de leur contribution a été saluée par les institutions. Lors d’une cérémonie officielle à Bouaké, N’Guess Bon Sens a reçu les honneurs du ministère de la Culture, reconnaissance méritée d’une carrière exemplaire. Ces distinctions soulignent le rôle d’ambassadeurs culturels qu’ils assument avec humilité et détermination.

Au-delà des frontières ivoiriennes, leur musique participe au rayonnement international de la culture baoulé. Elle séduit par son authenticité, touche par sa sincérité, et inspire par sa force de résilience.


Des gardiens d’une mémoire vivante. N’Guess Bon Sens et Sidonie la Tigresse ne sont pas que des artistes ; ils sont les gardiens d’un patrimoine, les témoins d’un peuple, les passeurs d’une identité en mouvement. Leur parcours, jalonné d’œuvres fortes et de messages puissants, est un hymne à la culture, à l’amour et à la solidarité.

Dans un monde souvent fragmenté, leur musique nous rappelle l’essentiel : la culture est un lien, une force, un espoir. Et grâce à eux, la voix baoulé continue de vibrer avec éclat, ici et ailleurs.


Concepteur Koffi & François M'BRA II