Ouragahio, le 6 mai 2025 (crocinfos.net)---Le 17 mai 2025, la salle Laurent Gbagbo de la mairie de Ouragahio, dans le département de Gagnoa, accueillera une cérémonie d’hommage dédiée à l’immense artiste Djédjé Koussy, également connu sous le nom d’Albert Djédjé Siagre. Cette initiative, portée par l’Association des amis de la communication et des actions culturelles, vise à célébrer la mémoire et le génie créatif de ce pionnier de la musique tradi-moderne ivoirienne.

Né à Biakou, Djédjé Koussy est reconnu comme l’inventeur de l’Alloukou, un rythme enraciné dans la tradition Bété qu’il a contribué à populariser dès les années 1960. L’idée germa en 1963, lorsqu’une panne de tourne-disque dans son village incita le jeune fonctionnaire du ministère de l’Agriculture à improviser une fête avec ses amis Gneze Bidé, Okou Oula Charles, Sery Moukouta, Okou Tapis Vol et Didi Azize. Ils mirent alors sur pied un petit orchestre fait d’instruments artisanaux : tiges de papayer, vieilles casseroles, bouteilles, tout ce qui pouvait produire un son. C’est ainsi que naquit l’Alloukou.

Cette musique, joyeuse et enracinée, inspira plus tard de grands noms comme Gnaza Daniel, Zébi Rochereau, Bailly Farras ou encore Dodo Lather. L’artiste se fit particulièrement remarquer avec son titre "Binaho" dans les années 1970.

Avec ses dix enfants, ses deux épouses, sa moustache soignée et sa silhouette digne des grands "bagnons" Bété, Djédjé Koussy demeure une figure inoubliable de l’art ivoirien.

Les autorités locales, à travers le député Antoni Garou, le maire Dakouri Pierre et la Reine mère Guiza Atèlé Claudine, prendront part à cette célébration symbolique. L’événement entend aussi être un acte de reconnaissance envers celui qui, par sa voix, son charisme et sa fidélité à la culture Bété, a marqué des générations d’artistes de Korhogo à Abidjan, en passant par Yamoussoukro, Bouaké, Man et Abengourou.

Avec ses dix enfants, ses deux épouses, sa moustache soignée et sa silhouette digne des grands "bagnons" Bété, Djédjé Koussy demeure une figure inoubliable de l’art ivoirien. Sobriété vestimentaire, élégance naturelle et parole puissante : tel était cet homme, maître de la scène et père d’un héritage musical toujours vivant.

Casmir Kouadio, correspondant régional