Dr Ouattara Camara reveille les vieux démons
Dr Ousmane Camara accuse Alassane Ouattara de conserver une double nationalité ivoirienne et burkinabè, violant selon lui la Constitution. Il saisit le Conseil constitutionnel, réveillant ainsi les vieux démons.
Ah, la politique ivoirienne, ce théâtre où chaque acte réserve son lot de rebondissements ! Cette fois, c’est Dr Ousmane Camara, président du mouvement Alternative Nouvelle Génération (ANG) et candidat déclaré, qui monte sur scène avec une requête explosive : il accuse le chef de l’État sortant, Alassane Ouattara, de cumuler une double nationalité non justifiée, ce qui, selon lui, violerait l’article 55 de la Constitution ivoirienne. En clair, il réclame au Conseil constitutionnel de trancher sur une "illégalité constitutionnelle persistante" qui, à ses yeux, ferait de M. Ouattara un président... un peu trop cosmopolite.
Le dossier est croustillant : pas de preuve publique que M. Ouattara ait renoncé à sa nationalité burkinabè depuis 1985, année où il aurait acquis la nationalité ivoirienne. Dr Camara brandit même un communiqué du FMI de 1984 comme pièce à conviction, histoire de pimenter l’affaire. Et pour ne rien gâcher, il rappelle que Tidjane Thiam, autre grand nom politique, a été recalé du scrutin pour un motif similaire. La loi, dit-il, doit s’appliquer à tous, sans passe-droit, ni « géométrie variable ». Pas de favoritisme, donc, même si le candidat semble s’adresser à un Conseil constitutionnel qui, à ce stade, joue les arbitres dans un match à haute tension.
‘’La présidentielle d’octobre 2025 ne sera pas seulement une bataille de votes, mais aussi une joute juridique et un test de transparence démocratique.’’
Mais ce n’est pas tout. Dr Camara dénonce aussi un système de parrainage digne d’un escape game : 40 000 signatures en 40 jours, un cautionnement de 50 millions FCFA, un système biométrique fraîchement sorti du four et pas encore testé, sans oublier une liste électorale quasi inaccessible et un Conseil constitutionnel qui valide les candidatures dans un brouillard opaque, sans possibilité de recours. Le verdict ? Un processus électoral verrouillé pour favoriser un seul homme, et disqualifier toute voix dissidente.
On pourrait presque imaginer un scénario de série télé : "Les mystères du parrainage", avec des rebondissements à chaque épisode, et un suspense insoutenable sur la décision finale du Conseil constitutionnel. Dr Camara, lui, promet d’aller jusqu’au bout, non pas pour une conquête personnelle du pouvoir, mais pour la "vérité constitutionnelle". Une quête noble, teintée d’un humour grinçant quand il conclut que la décision à venir révélera si la Côte d’Ivoire est un État de droit... ou un État de non-droit.
Alors, chers spectateurs, préparez-vous : la présidentielle d’octobre 2025 ne sera pas seulement une bataille de votes, mais aussi une joute juridique et un test de transparence démocratique. Entre accusations de double nationalité et labyrinthes administratifs, l’élection s’annonce aussi mouvementée qu’un feuilleton à suspens. Reste à savoir si le Conseil constitutionnel jouera le rôle du héros impartial ou celui du deus ex machina inattendu.
En attendant, on peut toujours se demander si, dans ce grand théâtre politique, la vérité constitutionnelle ne serait pas la meilleure des comédies... ou la pire des tragédies.
La chronique de François M'BRA II