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C R O C I N F O S

[Année électorale] Le spectre de la peur et des appels à l’apaisement (Propos d’observateur)

[Année électorale] Le spectre de la peur et des appels à l’apaisement (Propos d’observateur)

Le peuple vit avec le spectre de la peur à l'approche des élections en Côte d'Ivoire. À titre d'illustration.

À chaque scrutin, la Côte d’Ivoire retient son souffle. Discours alarmistes, invocations religieuses et appels à la paix rythment l’attente d’élections redoutées. Mais pourquoi ce fétiche démocratique inspire-t-il tant de crainte ?

Abidjan, Côte d’Ivoire, 28 mars 2025 (crocinfos.net)---Le refrain de la chanson "nous sommes en année électorale" me rebute, il me suffoque.

Dans toutes les tribunes politiques, religieuses, lors des libations, on va rappeler : "Nous sommes en année électorale". C’est quel jeu politique qui est devenu un enjeu si redouté pour les Ivoiriens ? Vous avez chanté ici que Jacques Chirac vous a insultés, vous voilà à l'épreuve. Vous avez peur du fétiche des Blancs que vous voulez, vous aussi, adorer. Chez eux, les élections commencent à 8 heures et, à 20 heures, les résultats sont affichés sur les écrans de télévision, les vaincus, même s'ils sont déçus, appellent les vainqueurs pour les féliciter. Pendant ce temps, dans notre sous-région, hormis le Sénégal et le Ghana, on crie à la tricherie, on invite nos militants à descendre dans les rues pour contester les résultats, la violence s'y invite avec des dégâts et des morts d'hommes. Alors, les élections sont redoutées, et la veille de chaque échéance, à toutes les tribunes, on doit lancer des appels; depuis les lieux de pèlerinage, on doit prier pour la paix et appeler à des élections apaisées.

Vous avez décidé d'adorer le fétiche des blancs, si vous ne pouvez pas, allez le déposer.

Vous avez décidé d'adorer le fétiche des blancs, si vous ne pouvez pas, allez le déposer. Si la pluie menace et qu'elle n'est pas tombée, la terre ne doit pas avoir honte. Cessez de traumatiser les Ivoiriens avec vos incessants appels à l'apaisement.


Par Pascal Kouassi


Le titre est de la rédaction