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Malgré une fracture au pied, la présidente du PPEF a siégé ce mardi, examinant un dossier de cybercriminalité à 801 millions FCFA et une demande de liberté provisoire pour blanchiment.
Abidjan, 22 juillet 2025 (crocinfos.net) – Pôle pénal économique et financier – La présidente du tribunal siège malgré une fracture : deux dossiers majeurs examinés Abidjan, 22 juillet 2025 – Preuve de détermination et de sens du devoir, la présidente du tribunal du Pôle pénal, économique et financier (PPEF) a siégé ce mardi malgré une fracture au pied droit, survenue après une chute dans les escaliers du tribunal. Munie de deux béquilles, elle a tenu à assurer l’audience sans montrer la moindre faiblesse, si ce n’est une marche visiblement ralentie lors de son entrée et de sa sortie de la salle.
Premier dossier : cybercriminalité et blanchiment de capitaux Au rôle figuraient deux dossiers d’importance. Le premier concernait sept prévenus poursuivis pour association de malfaiteurs en lien avec la cybercriminalité, notamment pour :
Accès frauduleux à un système d’information
Modification et usage de données informatiques frauduleusement obtenues
Obtention frauduleuse de numéraires d’un montant de 801 millions FCFA par altération de données
Blanchiment de capitaux
Les faits reprochés consistent en une intrusion dans le système informatique de la Banque SIB ayant permis le retrait de 801 millions FCFA.
Le Parquet, particulièrement incisif, a requis :
10 ans de prison ferme et 100 millions FCFA d’amende contre trois des prévenus ;
5 ans de prison ferme et 75 millions FCFA d’amende contre chacun des quatre autres ;
L’émission d’un mandat d’arrêt contre un prévenu en fuite.
Dans ses réquisitions, l’un des procureurs a souligné que :
« La dématérialisation de nos sociétés augmente les activités criminelles. La réponse pénale doit être adéquate. » Un autre a ajouté : « Le monde numérique laisse des traces, comme le monde physique. Quand un homme marche, il laisse des traces. »
Les avocats de la défense ont plaidé, pour certains, la relaxe pure et simple, et pour d’autres, l’indulgence du tribunal.
Second dossier : demande de liberté provisoire Le second dossier concernait la requête en liberté provisoire de Dame Guissa, ex-chargée des affaires juridiques et du suivi des contrats à la Coopec, en détention depuis 27 mois pour faux et usage de faux sur des numéraires et blanchiment de capitaux.
La Procureure de la République, particulièrement ferme, s’est opposée à la requête de l’avocat, déclarant :
« Il est indiqué qu’une fois libérée, madame Guissa fera preuve d’exemplarité. L’exemplarité est un comportement. Le parquet ne voit pas en quoi elle en fait preuve. Elle s’apprêtait à fuir le pays lorsque la police économique a été informée. Elle a incité des témoins à ne pas répondre aux convocations de la Justice. À la barre, elle répond aux questions par d’autres questions. Est-ce qu’une telle attitude peut encourager le parquet à accéder à sa demande ? Le parquet s’y oppose. »
De son côté, Me Diallo Souleymane, avocat de la défense, a plaidé avec émotion et conviction :
« La justice sans cœur est mécanique. La justice avec humanité est lumière. J’implore, en droit et en justice, qu’à la rigueur succède l’humanisme. Oui pour la liberté provisoire, mais encadrée. »
Délibéré Les verdicts relatifs aux deux dossiers ont été mis en délibéré pour le 30 juillet 2025.
Info Fernand Dédeh Tagro