Le danger plane sur les nouveaux ponts comme Carrefour CIE Bingerville.
À chaque saison des pluies, Abidjan révèle les failles béantes d’infrastructures censées tenir debout. Ponts effondrés, routes éventrées… Pendant que la nature fait son œuvre, les citoyens, eux, paient le prix du laisser-aller.
Abidjan, le 16 juin 2025 (crocinfos.net)---Ah, Abidjan ! La capitale économique de la Côte d'Ivoire, ville vibrante, pleine de vie, de klaxons et… de flaques d’eau qui transforment nos rues en véritables piscines municipales improvisées. Depuis quelques jours, la pluie s’est invitée sans prévenir, comme un invité un peu trop enthousiaste qui ne sait pas quand partir. Et avec elle, ses conséquences bien connues : des ponts qui fondent, des routes qui s’effondrent, des populations qui regardent, impuissantes, le spectacle désolant de nos infrastructures en mode « Titanic ».
La pluie, ce phénomène naturel… et ce prétexte éternel
Chaque année, c’est le même refrain. La pluie arrive, et avec elle, les dégâts. Et à chaque fois, la même excuse : « C’est un phénomène naturel. » Oui, la pluie est un phénomène naturel, on est d’accord. Mais quand la pluie transforme nos routes en rivières et nos ponts en passoires, on peut commencer à se demander si la nature ne se moque pas un peu de nous… ou si, pire encore, certains techniciens du Ministère de l’Équipement et de l’Entretien Routier ainsi que du Bureau National d'Études Techniques et de Développement (BNETD) ne sont pas en train de jouer à un jeu de construction avec des Lego défectueux.
Carrefour CIE Bingerville
Des ponts et routes qui fondent : un spectacle désolant
Les petits ponts, ces modestes ouvrages censés faciliter la vie des populations, se transforment en pièges mortels à la première grosse pluie. Les routes, elles, deviennent des terrains d’aventure pour les conducteurs, entre nids-de-poule géants et glissades imprévues. Et pendant ce temps, les habitants assistent, impuissants, à ce spectacle digne d’un film catastrophe à petit budget.
Mais où passe l’argent ? Ah, la question qui fâche ! Les fonds alloués aux travaux d’infrastructures arrivent-ils vraiment à destination ? Ou bien se perdent-ils en chemin, quelque part entre un café trop cher et un rapport d’étape trop optimiste ? Quand on voit l’état des routes et des ponts, on ne peut s’empêcher de se demander si l’argent du contribuable ne fait pas un petit détour par des poches trop confortables avant de revenir en miettes sur nos chantiers.
Qui sont les auteurs de cet amateurisme ? On pourrait pointer du doigt les techniciens, les ingénieurs, les responsables du BNETD, ou même les décideurs politiques. Mais au fond, ce problème est un mal collectif. Un mélange de manque de suivi rigoureux, de corruption larvée, d’incompétence parfois, et surtout d’un laisser-aller qui fait honte à une nation qui aspire à mieux.
Un appel à l’État : stop au gâchis, place à l’efficacité !
Monsieur l’État, chère administration, il est temps de sortir de la torpeur et de prendre le taureau par les cornes. La pluie est certes naturelle, mais la gestion des infrastructures, elle, devrait être humaine, intelligente, et surtout responsable. Il faut :
Renforcer le contrôle des chantiers : pas de travaux sans suivi rigoureux et indépendant.
Assurer la traçabilité des fonds : que chaque franc dépensé soit justifié et visible.
Former et responsabiliser les techniciens : pour qu’ils arrêtent de jouer aux apprentis sorciers.
Impliquer les populations : car elles sont les premières victimes, mais aussi les meilleurs témoins.
Alors, chers techniciens, la prochaine fois que la pluie viendra, essayez de ne pas faire fondre nos ponts comme des glaces au soleil. Et vous, chers décideurs, évitez de nous servir la pluie comme excuse éternelle, à moins que vous ne vouliez que l’on vous offre un parapluie… en carton !
Abidjan mérite mieux que des infrastructures en papier mâché. Il est temps d’arrêter de dilapider l’argent du contribuable et de construire un avenir solide, même sous la pluie.
À bon entendeur, salut!
François M’Brah II