Abidjan, 19 octobre 2025 (crocinfos) – L’équipe de campagne du candidat Issa Tchiroma Bakary a publié, dimanche, un long communiqué en réponse aux accusations de falsification de résultats relayées sur plusieurs plateformes proches du pouvoir, affirmant vouloir « rétablir la vérité » et défendre la transparence dans le processus électoral.

Selon le Comité de compilation de la campagne, les chiffres rendus publics depuis le 12 octobre, à la suite du dépouillement dans les différents départements, proviennent exclusivement des procès-verbaux originaux (PV) remis aux représentants des partis politiques dans les bureaux de vote. Ces documents, précise le communiqué, « ne sont ni des synthèses ni des montages », mais bien des scans ou photos des PV signés et datés, disponibles dans des dossiers Google Drive accessibles à tous.

« Notre travail consiste uniquement à retranscrire fidèlement les chiffres tels qu’ils apparaissent sur les PV : nombre d’inscrits, bulletins nuls, voix obtenues par chaque candidat. Nous n’effectuons aucun calcul correctif », indique le texte. L’équipe affirme que les anomalies relevées — pourcentages supérieurs à 100 % ou écarts entre inscrits et votants — sont la conséquence d’irrégularités survenues avant ou pendant le dépouillement, et non d’une manipulation de leur part.

Le communiqué cite plusieurs cas de « bourrages d’urnes », de PV modifiés ou raturés, ainsi que des « témoignages et vidéos » confirmant des irrégularités. Pour le camp Tchiroma, la publication intégrale des PV constitue la meilleure preuve de transparence : « Si un document est contesté, qu’on montre le PV original signé et daté du bureau concerné ».

La méthode de compilation utilisée, poursuit le texte, repose sur un processus en cinq étapes : collecte des PV, transcription intégrale des données, addition des voix par candidat, publication départementale avec lien de vérification et explication de la méthode. « Rien n’est interprété. Chacun peut vérifier ligne par ligne », insiste la cellule technique.

Réagissant aux rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, le comité dénonce des « scoops infondés » et invite leurs auteurs à produire les documents qu’ils prétendent détenir : « Nous publierons immédiatement toute correction fondée sur un PV authentique. En l’absence de preuve, ces accusations ne sont que des rumeurs ».

L’équipe reconnaît toutefois avoir observé des « incohérences manifestes » dans plusieurs bureaux, notamment des taux de participation dépassant les 100 %, des pages de PV remplacées, ou des différences entre les copies détenues par les représentants de partis et celles utilisées pour la compilation officielle. Pour elle, ces irrégularités « illustrent la nécessité d’une transparence totale ».

Le communiqué se conclut par un appel à la vérification citoyenne et internationale : « Nous encourageons chaque Camerounais, chaque observateur et chaque journaliste à consulter les PV disponibles, à faire leurs propres compilations et à publier leurs conclusions ». Le comité affirme poursuivre la publication progressive des résultats département par département, couvrant « près de 80 % du scrutin national ».

Tout en affirmant que les tendances observées placent Issa Tchiroma Bakary « largement en tête », le comité insiste sur le fait que « la vérité des urnes ne se décrète pas, elle se démontre par les documents ». L’objectif affiché reste, selon ses termes, de « permettre à chaque citoyen de juger par lui-même, en consultant les preuves concrètes que sont les PV originaux ».

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions croissantes autour de la présidentielle camerounaise de 2025, marquée par des accusations croisées entre camps politiques. Tandis que la commission électorale poursuit la centralisation officielle des résultats, l’équipe du candidat Tchiroma appelle la communauté internationale à suivre de près le processus afin de « préserver la crédibilité du scrutin ».

Fait pour la transparence et la vérité, le Comité de compilation de la campagne Issa Tchiroma Bakary réaffirme sa volonté de « garantir la sincérité des chiffres » et de « défendre le droit de chaque Camerounais à connaître la vérité issue des urnes ».

Charles Kpan