Jean Michel Deigna.
Dans une interview exclusive, Jean Michel Deigna, économiste de formation et consultant en management, revient sur son parcours et sa vision pour l'Africa Sports d’Abidjan. À travers son projet Africa Futur, il prône une gouvernance saine, transparente et basée sur le respect des textes. Pour lui, l'avenir du club passe par l’application stricte des règles, sans quoi l’unité et la crédibilité de l'Africa Sports d’Abidjan ne peuvent être garanties. À quelques jours des élections prévues pour le 9 novembre, Jean Michel Deigna se positionne fermement contre un système qu’il juge opaque et manipulateur, appelant à une réorganisation conforme aux statuts et à une gestion collective, où chaque acteur, y compris les supporters, aurait sa place dans une dynamique de rassemblement. Pour lui, la vérité et le respect des règles sont les seuls garants d'une gestion réussie et d’un avenir radieux pour le club.
Crocinfos : Monsieur Jean Michel Deigna, présentez-vous à nos lecteurs.
Jean Michel Deigna : Je suis économiste de formation et consultant en management et en restructuration d’entreprises, avec plus de trente-cinq ans d’expérience dans les secteurs privé et public. Aujourd’hui, je mets cette expertise au service de l’Africa Sports à travers le projet Africa Futur, dont l’objectif est de restaurer une gouvernance saine et transparente, un développement durable et une ambition sportive forte.
Vous avez été candidat en 2021 face à Monsieur Kuyo Téa. Que retenez-vous de cette période et du mandat qui s’achève ?
Ce mandat a été marqué par des occasions manquées et par des pratiques contraires aux textes. Pendant quatre ans, le club a fonctionné sans contrôle effectif alors que les statuts l’y obligent. Ce n’est pas une question de personnes, mais de méthode et de discipline institutionnelle. Le respect des règles n’est pas négociable : il conditionne la survie et la crédibilité de l’Africa Sports d’Abidjan.
Pensez-vous que l’Africa Sports d’Abidjan est aujourd’hui géré selon la vision de votre projet Africa Futur ?
Absolument pas. Africa Futur repose sur la compétence, la transparence et le respect strict des textes. Or, nous avons observé un fonctionnement où les règles sont manipulées à volonté.
Le respect des règles n’est pas négociable : il conditionne la survie et la crédibilité de l’Africa Sports d’Abidjan.
Pour s’en justifier, Monsieur Kuyo banalise même le rôle du Contrôleur Général, en se référant à une époque qu’il n’a pas connue. C’est un fait : aucune organisation ne peut bien fonctionner sans organe de contrôle effectif.
Qu’auriez-vous fait différemment dans la gestion du bureau sortant ?
L’absence de respect des textes a produit une gouvernance opaque. Dès 2021, après les élections, nous avons tendu la main pour accompagner le club. Des courriers ont été adressés, des médiations proposées. Aucune réponse. Pire encore, un système de verrouillage a été mis en place pour empêcher toute participation de ceux qui, comme moi, ont contribué financièrement à la vie du club — à hauteur de dix millions de francs CFA.
Monsieur Kuyo lui-même l’a reconnu lors de la seule rencontre qu’il a bien voulu nous accorder, en présnce de témoins. C’est face à cette injustice que nous avons rejoint la Coalition pour la Sauvegarde de l’Africa Sports d’Abidjan, aux côtés de figures marquantes de la grande famille OYÉ.
Qui aurait accepté de voir le président du comité électoral devenir, le lendemain des élections, vice-président du président élu ? Je l’ai accepté pour le bien du club, en espérant que les valeurs de rassemblement que je prônais seraient appliquées.
Le rassemblement n’est pas une option, c’est un devoir. D’où l’organisation du Conseil de Famille de l’Africa Sports d’Abidjan, prévu ce dimanche 9 novembre à la Bibliothèque nationale du Plateau. Tous les fils et filles de l’Africa Sports d’Abidjan y sont attendus pour se parler en vérité.
Ce n’est pas une dissidence, c’est un sursaut. La Coalition demande des élections inclusives et conformes aux statuts. Tant que le respect des textes et le contrôle des organes ne seront pas garantis, l’unité du club sera impossible.
Un club comme l’Africa Sports d’Abidjan ne peut se gérer dans la division. Si j’étais président, j’aurais associé toutes les forces vives autour d’une communication permanente avec les supporters. Africa Futur aurait instauré un plan de redressement clair et une politique de transparence exemplaire.
Certains disent : “Ce sont toujours les mêmes qui se plaignent.” Que leur répondez-vous ?
Pendant quatre ans, je suis resté silencieux alors que j’avais toutes les raisons de parler. Qui aurait accepté de voir le président du comité électoral devenir, le lendemain des élections, vice-président du président élu ? Je l’ai accepté pour le bien du club, en espérant que les valeurs de rassemblement que je prônais seraient appliquées. Non, ce ne sont pas toujours les mêmes. Nous parlons parce que nous aimons l’Africa et parce que sans respect des textes, aucune gouvernance n’est possible.
Vous êtes membre de la Coalition pour la Sauvegarde de l’Africa Sports, alors que des élections sont prévues le 9 novembre. Quelle est la position de la Coalition ?
Ce n’est pas une dissidence, c’est un sursaut. La Coalition demande des élections inclusives et conformes aux statuts. Tant que le respect des textes et le contrôle des organes ne seront pas garantis, l’unité du club sera impossible. On ne peut pas prôner le respect des textes et agir à l’inverse. Non, et mille fois non.
Enfin, quel message adressez-vous aux membres associés et aux supporters ?
Restez debout et unis. L’Africa Sport d’Abidjan n’appartient à personne, mais à tous ceux qui respectent ses valeurs et ses textes. Défendons ensemble notre club dans la vérité, le respect des règles et le rassemblement. C’est à ce prix que renaîtra la grandeur de l’Africa Sports d’Abidjan.
Interview réalisée par Stéphane Akobé