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C R O C I N F O S

[Affaire d’orpaillage illégal dans le Hambol] Le parquet frappe fort

[Affaire d’orpaillage illégal dans le Hambol] Le parquet frappe fort

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Le 12 juin 2025, le tribunal rendra son verdict dans l’affaire d’orpaillage illégal du Hambol. Le parquet a requis de lourdes peines contre les principaux accusés, dont l’investisseur chinois Xu Qi.

Abidjan, 5 juin 2025 (crocinfos.net) – Le Pôle pénal économique et financier (PPEF) de Côte d’Ivoire a requis, ce mercredi 5 juin, de lourdes peines à l’encontre de plusieurs accusés impliqués dans un vaste réseau d’orpaillage illégal dans la région du Hambol, notamment à Bassawa (Dabakala), Anzoumakaha (Fronan) et Attingué. Les 71 prévenus connaîtront leur sort le jeudi 12 juin 2025.

Parmi les accusés, certains comparaissent libres, tandis que la majorité est en détention préventive depuis 2024. Dans ses réquisitions, le parquet a opéré une distinction entre les ouvriers chinois – recrutés par un cabinet en Chine pour travailler en Côte d’Ivoire, et présumés ignorants du caractère illégal des activités de leurs employeurs – pour lesquels il a demandé la relaxe pure et simple, et d'autres prévenus pour lesquels des peines de prison allant de 14 à 18 mois ont été requises.

Les sanctions les plus sévères sont demandées à l’encontre des dirigeants des sociétés impliquées dans l’exploitation illégale. Les réquisitions se déclinent ainsi :

Xu Qi (opérateur économique chinois) : 5 ans de prison ferme et un milliard FCFA d’amende.
Mme Xu Qi : 5 ans de prison ferme, 100 millions FCFA d’amende.
Zacha (ressortissant chinois) : 24 mois de prison ferme, 50 millions FCFA d’amende.
Apithy Sourou (Ivoiro-Béninois) : 5 ans de prison ferme.
Fofana Barthélémy, directeur général de COPEDA à Bassawa : 5 ans de prison ferme, 100 millions FCFA d’amende.
Zié Daouda Coulibaly, ancien député : 24 mois de prison ferme, 50 millions FCFA d’amende.

Les avocats de la défense ont, pour leur part, plaidé la relaxe.

Xu Qi, présenté comme un investisseur chinois installé en Côte d’Ivoire, employait dans son pays une centaine de travailleurs dans le secteur du bois avant d’être orienté vers les mines en 2022. Selon son avocat, c’est sur suggestion d’un proche, Apithy Sourou – fils d’un ancien ambassadeur du Bénin en Chine – qu’il s’est engagé dans l’exploitation aurifère. Ce dernier l’aurait introduit auprès de personnalités ivoiriennes, notamment l’ancien ministre des Eaux et Forêts, Alain-Richard Donwahi, et l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en Chine, S.E. Dosso.

Apithy Sourou aurait convaincu Xu Qi de créer une société d’exploitation avec un montage juridique le présentant comme Ivoirien, lui permettant de détenir 51 % des parts. Selon la défense, Xu Qi aurait versé 7 milliards FCFA dans ce projet, sans que les biens immobiliers supposément acquis en son nom – notamment à la Riviera 3, à la Riviera Golf et à Assinie – ne lui soient effectivement attribués.

Les ennuis judiciaires de Xu Qi ont commencé lorsque les autorités ont constaté que les autorisations d’exploitation artisanale avaient été détournées à des fins semi-industrielles, sur des superficies dépassant les limites réglementaires.

À la barre, Xu Qi a soutenu avoir uniquement financé les opérations, déléguant la gestion à Apithy Sourou. Ce dernier a nié toute responsabilité. Toutes les demandes de mise en liberté provisoire déposées au profit de l’investisseur chinois ont été rejetées.

Durant le procès, l’ex-député Zié Daouda Coulibaly a mentionné à plusieurs reprises un officier supérieur, Ouattara Ben Aziz, présenté comme l’intermédiaire principal ayant mis en relation les différents acteurs. Ce dernier n’a toutefois pas été entendu à la barre.

Par ailleurs, Durand Jean-Olivier, autre prévenu comparaissant libre, a brièvement affirmé ne pas connaître Zié Daouda. Il s’est présenté sans avocat. Malgré cela, le parquet a requis cinq ans de prison ferme à son encontre. Le verdict est attendu pour le 12 juin 2025.


Kpan Charles info Fernand Dédeh